«La performance doit être garantie en tout temps, y compris lors de pics d’utilisation»
Swisscom s’apprête à lancer des services de stockage en ligne sur le cloud aux particuliers. Responsable du déploiement des systèmes sous-jacents, Markus Wüthrich a expliqué à notre rédaction les exigences posées à une telle infrastructure et comment la solution qu’il a retenue y répond.
Quels sont les projets cloud en développement chez Swisscom?
Il y a d’abord les grandes entreprises pour lesquelles nous disposons d’ores et déjà d’offres cloud que nous continuons de développer. Ensuite, il y a la volonté de proposer des services de stockage en ligne pour les particuliers, c’est le domaine où je suis actif. Avec l’augmentation des débits Internet et l’arrivée de la fibre optique, nous estimons que la demande en solutions de stockage sur le cloud va croître. Nous préparons donc différents services qui offriront des performances supérieures aux solutions existant actuellement sur le marché. Le backup d’un ordinateur prend en général trop de temps pour que ce service soit attrayant. Nous comptons également miser sur l’atout non-négligeable que les données des clients seront stockées dans nos centres de données en Suisse et non pas simplement quelque part sur la planète.
Quels sont les principaux défis pour proposer des services de stockage-as-service pour les particuliers?
Proposer des services de stockage en ligne pour les particuliers va au-delà de la simple mise en place d’un cloud. L’infrastructure doit être aisément extensible pour s’adapter en continu à la montée en charge et la performance doit être garantie en tout temps, y compris lors de pics d’utilisation. Nous devons donc être en mesure de distribuer et de déplacer si nécessaire les capacités disponibles. Un autre impératif est de réduire les coûts de production du stockage afin de proposer des tarifs concurrentiels. Pour que les responsables produits puissent lancer de nouvelles offres, je dois pouvoir déterminer et leur indiquer un coût moyen mensuel pour un volume donné.
Comment ces exigences se traduisent-elles au niveau de l’infrastructure à mettre en place?
Il s’agit en premier lieu de déployer une infrastructure permettant de réduire les coûts opérationnels à un minimum et d’atteindre un prix par demi-pétaoctet par mois aussi bas que possible. Il faut par conséquent que l’infrastructure soit peu gourmande en ressources, qu’elle occupe un espace réduit et que sa consommation énergétique soit minimale. Par ailleurs, on doit être en mesure d’étendre sa capacité pendant les opérations – nous devrions atteindre plusieurs dizaines de pétaoctets au total. Nous avons ainsi opté pour la solution Atmos d’EMC qui offre ces diverses fonctionnalités. Contrairement au système NAS classique, cette solution nous permet d’augmenter les capacités à la volée en ajoutant des nœuds de stockage. Ces volumes sont alors directement disponibles pour tous les «mandants» et «sous-mandants» du système, et donc pour tous les services que nous proposons.
Comment vous assurez-vous de la protection et de la disponibilité des données stockées?
La disponibilité des données et donc leur récupération en cas de sinistre de l’un de nos centres est une composante essentielle de la solution que nous déployons. Nous avons décidé d’implémenter une solution RAIN (Redundant Array of Independent Nodes) qui nous permet à la fois d’atteindre cet objectif tout en gagnant de la place par rapport à un système RAID. Les données sont sauvegardées en tant qu’objets, eux-mêmes divisés en quatre parties distribuées sur quatre centres. Grâce à l’intelligence du système, si l’un de ces centres présente un problème, les objets sont rapidement reconstitués à la volée à partir des autres parties. C’est un système qui gagne en popularité, mais qui requiert un réseau performant – justement notre métier.
Les futures offres cloud permettront-elles de crypter les données?
L’option existe, mais le chiffrement n’est pas systématique. Ce sont les responsables produits qui jugeront s’il y a une demande pour cette fonctionnalité. De manière générale, notre solution permet d’attacher une politique de traitement à chaque objet stocké. Les informations sauvegardées peuvent par exemple avoir une échéance après quoi elles sont effacées, elles peuvent être stockées en RAID 1, elles peuvent être déplacées sur un autre type de stockage si elles n’ont pas été utilisées pendant un certain laps de temps, etc.
Quand les premières solutions de stockage-as-service pour particuliers vont-elles être lancées?
Je ne peux pas m’exprimer sur l’ensemble des offres à venir. Nous avons déjà lancé un premier service, Swisscom myWorld, en version bêta au mois d’avril, qui permet de stocker par exemple des photos. Il est actuellement basé sur une solution NAS et nous allons le migrer prochainement sur notre nouvelle infrastructure.
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