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GreenOps, l’évolution naturelle du FinOps?

par Antoine Coetsier, Co-fondateur et COO de Exoscale

La pratique FinOps s’est déjà bien développée dans les moyennes et grandes structures qui recourent à des capacités cloud. Avec l’arrivée de nouvelles lois, cette pratique va s’étendre et intégrer une comptabilisation environnementale des ressources consommées.

Antoine Coetsier, Co-fondateur et COO de Exoscale
Antoine Coetsier, Co-fondateur et COO de Exoscale

Lame de fond initiée par la CSRD
 

Adoptée par l’UE en Janvier 2023 et dont l’application pour les premières sociétés démarrera en 2025, les rapports de développement durable vont devenir une obligation pour de nombreuses sociétés européennes mais aussi suisses par ricochet. Initiée par le monde de la finance, et non un souhait absolude la mouvance écologiste, cette loi vise à exiger des entreprises qu’elles puissent mettre à disposition des données fiables, structurées et auditables de leur impact environnemental.

C’est bien ce dernier point qui est crucial dans ce changement en devenir. En effet, alors que toute banque ou investisseur exige à minima la fourniture d’un bilan comptable et d’un rapport financier annuel pour octroyer un financement, ceux-ci vont désormais demander un rapport d’impact environnemental complet leur permettant d’évaluer et mesurer leur portefeuille.

Etat des fournisseur et outils
 

Ainsi, tous les domaines d’activité sont concernés, chaque métier doit fournir ses données d’impact tout comme aujourd’hui nous trouvons naturel de comptabiliser chaque dépense. Alors que l’on peut facilement compter des km parcourus, un volume de déchets et autres indicateurs physiques, comment appliquer cela dans le monde informatique, dans lequel les niveaux d’abstraction ne cessent d’augmenter ? En effet, comment estimer l’impact d’une requête applicative, si celle-ci est fournie par un ensemble de micro-services, eux-mêmes s'exécutant dans des conteneurs hébergés sur les machines virtuelles d’une infrastructure cloud dont on peut parfois ignorer la localisation et la constitution précises.

Tout au plus, les plateformes hyperscalers mettent à disposition des calculettes ou des rapports agrégés qui ne permettent pas de fournir le niveau de détail souhaité. En effet, alors qu’il est facile d’obtenir le coût précis d’une ressource cloud pour son CFO, comment avoir une mesure précise de l’impact de l’application discutée plus haut. Une machine virtuelle s'exécutant à Zurich en Juin n’aura pas le même impact qu’une autre à Francfort au mois de février, car l'énergie utilisée est différente mais aussi l’infrastructure utilisée pour fournir ces services est très probablement différente : transport, fournisseur hardware, efficience datacenter,...

Peu d’outils existent jusqu’alors mais on se dirige vers une explosion dans le secteur qui se divise en 2 catégories: les sources de données dans un premier temps comme de Resilio - ici à Lausanne - ou de l’association Boavizta et dans un second temps les outils de calcul et de reporting comme Easyvirt, Osapiens ou alors le moteur opensource Cloudassess en passe d’être utilisé par des plateformes de cloud public comme Exoscale. Ces derniers mettent à disposition des données précises par ressource et par localisation dans un format qui peut ensuite être interprété par d’autres outils.

Convergence: une seule optimisation financière et environnementale
 

Dès lors on peut se poser la question non plus seulement du coût de ces 2 machines virtuelles, celle de Zurich et celle de Francfort, mais aussi de leur impact pour la planète. Il devient possible d’optimiser à dépense égale ou non, un lieu d'exécution, une technologie ou un fournisseur afin d’atteindre des objectifs environnement aux définis aux niveau de la stratégie d’entreprise.

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