Enquête de BCG

La Suisse est devenue moins attractive aux yeux des pros du numérique

par Kevin Fischer et traduction/adaptation: ICTjournal

La Suisse perd de son attractivité en tant que lieu de travail pour les talents du secteur du numérique, selon une enquête mondiale du Boston Consulting Group. En outre, les questions liées à l'engagement des employeurs en matière de diversité et d’environnement gagnent en importance.

(Source: Rainer Sturm / Pixelio.de)
(Source: Rainer Sturm / Pixelio.de)

Trois-quarts des professionnels du secteur du numérique s'attendent à quitter leur emploi actuel dans un avenir proche. En outre, la Suisse a perdu de son attrait pour les demandeurs d'emploi de ce secteur. Ces constats ressortent des résultats d’une étude que vient de publier Boston Consulting Group (BCG), basée sur un sondage mené fin 2020 auprès de 10'000 spécialistes du numérique, y compris l’IT.

Dans le monde, 40% des pros du numérique recherchent activement un nouvel emploi. Près de deux tiers d'entre eux sont principalement motivés par la possibilité d'évoluer professionnellement. Alors que la moitié sont en quête de nouveaux défis.

Les questions liées à la diversité et à l’environnement gagnent en importance

Pouvoir concilier vie professionnelle et vie privée reste l'aspect le plus apprécié des employés du secteur numérique quand ils évaluent les conditions de travail. La rémunération financière (sous forme de salaire mais aussi par exemple d'actions) a gagné en importance par rapport à la dernière enquête de 2018. Selon les résultats de BCG, les questions liées à la diversité et à l’environnement sont également davantage considérées. Environ la moitié des personnes interrogées ne travailleraient pas pour une entreprise qui ne partage pas leur vision sur ces questions.

«Les travailleurs du numérique sont sortis relativement indemnes de la crise du Covid et entrent désormais sur un marché des talents très concurrentiel, avec de nombreuses options. Avec la numérisation des entreprises de tous les secteurs, les salaires des talents tech ont atteint des niveaux avec lesquels peu d'employeurs peuvent rivaliser. Notre étude montre toutefois que l'argent ne fait pas tout - avec la bonne culture de travail et les bonnes valeurs, les employeurs peuvent toujours être attractifs pour les talents numériques», fait observer Orsolya Kovács-Ondrejkovic, analyste chez BCG.

La Suisse perd de son attrait

La part d'employés du secteur numérique qui se disent prêts à déménager dans un autre pays pour raisons professionnelles est passé de 67% en 2018 à 55% aujourd'hui. Ils sont toutefois plus de deux-tiers à envisager un travail à distance pour un employeur qui n'a pas de présence physique dans leur pays. Concernant les emplois en télétravail, les employeurs les plus attractifs sont basés aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Australie. La Suisse n'arrive qu'en neuvième position. Quant au pays les plus attractifs en vue de s’y installer, le Canada s’est emparé de la première place qu’occupait en 2018 les Etats-Unis. Les pays européens ont globalement perdu de leur popularité. La Suisse est passée de la sixième place (en 2018) à la neuvième place. Singapour et la Nouvelle-Zélande font leur entrée dans le top 10, reflétant la situation sanitaire favorable de ces pays.

Parmi les villes les plus attrayantes au yeux des talents du numérique, Londres arrive en tête, suivie de Singapour, Amsterdam et Berlin. Zurich est la première ville suisse à la 15ème place, suivie de Genève à la 27ème place.

Tags
Webcode
DPF8_240390