Big Data

McLaren transforme les données de la F1 en nouveaux business

Les courses de Formule 1 sont devenues de véritables usines à données pour les écuries. McLaren tente de mettre cette manne à profit à travers sa filiale Applied Technologies dont les services et produits s’appuient sur ces data.

Sponsor et partenaire technologique de l’écurie de F1 depuis ce début d’année, Dell EMC a investi ce 28 juin le site de fabrication des bolides de McLaren, à Woking, au sud-ouest de Londres, pour présenter sa nouvelle offre de stockage PowerMax. A cette occasion, Karen McElhatton, CIO du groupe automobile depuis mars dernier, a décrit la transformation numérique qu’elle mène, motivée par l’avalanche de données issues des courses.

Une mutation qui se concrétise par la montée en puissance de la filiale Applied Technologies. Née en 2004 du regroupement de McLaren Composites and TAG Electronics, cette entité est désormais totalement data-driven à en croire les propos de la responsable informatique: «Applied Technologies est vraiment comme une start-up, nous nous intéressons à tout ce qui pourrait être amélioré par les enseignements que nous tirons de nos données. Le sport et l’industrie automobiles évidemment mais aussi les transports publics ou la santé par exemple.»

Le britannique a ainsi mis en place un solution de gestion du transport ferroviaire à Singapour et travaille avec des aéroports pour optimiser les mouvements des avions au sol sur la base de leur expertise des ravitaillements dans les stands. «Nous avons également développé un simulateur dynamique utilisé aujourd’hui par d’autres constructeurs», poursuit la CIO. Il leur permettrait «de réduire à un jour des tests qui prenaient jusqu’alors une semaine», assure l’un des ingénieurs qui a participé à sa conception.

Des services et produits bâtis notamment sur les 250GB de données générés chaque week-end par les 300 capteurs répartis sur les deux Formule 1 de l’écurie. «Depuis peu, s’ajoute à cela quasiment 1TB de vidéos à chaque grand prix desquelles nous essayons de tirer toujours plus d’informations pertinentes», renchérit Karen McElhatton. Pour gérer ces volumes, McLaren dispose de deux datacenters sur son Technology Centre de Woking et en «construit un sur le paddock à chaque course.» Certaines de ces données sont traitées directement sur place pendant la course par certains des 60 membres de l’équipe présents dans les stands, d’autres sont envoyées en live aux 200 autres personnes qui, depuis le QG britannique, simulent en continue la course en faisant varier différents facteurs pour anticiper un maximum d’éventualités. Les algorithmes qui permettent ces prédictions bénéficient des dernières avancées en Machine Learning et ont été nourris grâce aux immenses quantité de données récoltées depuis que l’écurie existe.

«En F1, la puissance de calcul autorisée est limitée. Cette contrainte est l’un des meilleurs vecteurs d’innovations», selon la CIO dont le département IT est composé d’une centaine de personnes et qui considère que ses plus gros challenge sont «de fournir des solutions informatiques à une vitesse incroyable, de faire collaborer tous ces gens extrêmement intelligents pour ces trois divisions très différentes [Racing, Automotive et Applied Technologies, NDLR] et de faire des choix parmi les nombreuses - et souvent bonnes - idées qui émergent.»

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