L’outsourcing est toujours une affaire de long terme
Andreas Blum est responsable de la gestion des opérations IT aux CFF. En entretien avec notre rédaction, il explique
pourquoi l’acquisition de compétences technologiques internes reste primordiale après une décision d’outsourcer et
comment il se représente la place de travail du futur.

L’outsourcing est une tradition aux CFF. N’at- on jamais pensé à réinternaliser certains domaines de l’IT et cela est-il tout bonnement possible?
Depuis 1998, les CFF outsourcent pratiquement l’ensemble de l’infrastructure de base, qu’il s’agisse de desktops, de hosts, de systèmes midrange ou du service desk. Ce portefeuille de systèmes outsourcés n’est toutefois pas gravé dans la pierre: nous le questionnons et l’optimisons continuellement. À court terme, nous avons les mains liées, mais l’outsourcing est toujours une affaire de long terme. Il est important pour nous de ne pas devenir stratégiquement dépendant d’un fournisseur. Nous devons donc prendre garde de rester mobile au niveau des prestations et de réduire, voire d’éliminer notre dépendance. Si nous étions en mesure de développer des synergies importantes en réinternalisant, toutes les options devraient rester ouvertes. Nous n’allons pas cependant opérer nous même les postes de travail IT à un horizon prévisible.
À quoi faut-il faire particulièrement attention en termes d’outsourcing?
À première vue, l’outsourcing peut sembler simple, mais il requiert une adaptation substantielle des structures et compétences existant dans l’entreprise. Lors de la transition de T-Systems à Swisscom, nous avons par exemple appris qu’un savoir-faire interne développé dans le domaine de la gestion des fournisseurs et du sourcing était indispensable au succès d’un tel changement. Il faut par ailleurs conserver des compétences technologiques dans des domaines spécifiques pour préserver sa capacité de jugement.
Combien de temps faut-il pour assimiler ces compétences?
Les CFF ont développé ce savoir-faire depuis de nombreuses années et nous développons actuellement encore notre compétence en matière de sourcing. Nous prenons en considération le fait qu’un portefeuille de sourcing doit être exploité en continu de manière active. Il n’est plus possible aujourd’hui de n’évaluer la structure de sourcing que tous les six ans ou seulement à l’issue d’un contrat. Les relations et les prestations doivent être optimisées et adaptées aux nouvelles exigences et conditions cadre au jour le jour.
Comment cela se passe-t-il concrètement?
Les coûts jouent forcément un rôle central. La structure et le choix des bons partenaires d’outsourcing sont pour nous primordiaux – l’optimisation des coûts est une conséquence de cette structure optimale. La qualité est la priorité numéro un, elle est plus importante que la question des coûts. Les prestations outsourcées doivent pouvoir être définies précisément, suivant l’adage «You can’t outsource what you can’t manage».
Les attentes envers un prestataire sont elles plus grandes que par le passé?
La pression sur les fournisseurs a augmenté. Les entreprises sont devenues plus indépendantes par rapport aux prestations et leur espace de négociation a augmenté. Les prestataires doivent pouvoir réagir de façon agile aux changements d’exigences et de conditions cadre de leurs clients. C’est particulièrement important pour les contrats à long terme de cinq à huit ans.
Quels nouveaux développements intéressent actuellement les CFF? Le cloud computing et la virtualisation? Qu’en est-il de Windows 7?
Nous avons actuellement Windows XP en exploitation et un programme de migration vers Windows 7 et Office 2010 est en cours. Nous utilisons la virtualisation dans les centres de calcul pour la mise à disposition d’infrastructures dynamiques et nous suivons avec intérêt les développements en matière de cloud computing. Le concept est intéressant – en particulier pour la mise à disposition flexible et rapide de capacité de calcul. Le cloud computing reste cependant difficile à intégrer dans l’environnement de l’entreprise.
Comment les services desktop des CFF sontils organisés actuellement?
Ils sont dans leur vaste majorité fournis par Swisscom. Nous développons, achetons et maintenons toutefois les applicatifs en grande partie à l’interne. Cette structure exige une collaboration très étroite entre Swisscom et les CFF.
À quoi ressemblera la place de travail du futur?
Le poste de travail du futur doit être plus simple; la flexibilité et la mobilité en sont des aspects importants. Le premier objectif doit être de miser sur des concepts répandus sur le marché et de réduire autant que possible la complexité technologique. Les CFF misent sur une stratégie Microsoft complétée de solutions standards. Il y a naturellement quelques aspects spécifiques aux CFF, mais nous essayons de les réduire au minimum en ce qui concerne la place de travail.
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