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Qualcomm va-t-il renoncer aux architectures Arm?

Un litige concernant des droits de licence oppose le fabricant américain de microprocesseurs Qualcomm et la société britannique Arm, dont il exploite les architectures. Arm menace de mettre fin à l'accord que les unit et de porter l'affaire devant les tribunaux. Si elles ne parviennent pas à s’entendre, les deux sociétés seront pénalisées.

Présentée début septembre par Qualcomm, la puce Snapdragon 8 intégre la technologie Oryon de Nuvia, objet du litige avec Arm.
Présentée début septembre par Qualcomm, la puce Snapdragon 8 intégre la technologie Oryon de Nuvia, objet du litige avec Arm.

Qualcomm et Arm sont en conflit en raison de droits de licence et leur litige, qui se décidera probablement devant les tribunaux, pourrait avoir un impact sur le marché des PC et smartphones. Si leurs noms sont peu connus du grand public, les deux fournisseurs sont en effet des acteurs clés du marché des microprocesseurs équipant les terminaux. 

L’anglais ARM développe des architectures dont il vend des droits d’utilisation aux fabricants-concepteurs de puces. Et l’américain Qualcomm est justement un fabricant de puces leader recourant à ces architectures. C’est lui qui produit notamment les SoC Snapdragon équipant un quart des smartphones 5G.

La dispute entre les deux sociétés est liée au rachat de la société Nuvia par Qualcomm en 2021 pour 1,4 milliard de dollars. Egalement concepteur de puces, Nuvia avait un accord de licence prévoyant des commissions à Arm plus élevées que celles payées par Qualcomm. Et, suite au rachat, Qualcomm a bien entendu voulu appliquer son accord de licence plus avantageux aux solutions de Nuvia. Ce que conteste Arm qui a ordonné en 2022 la destruction de toutes les puces Nuvia fabriquées sous l’accord précédent.

Mais le différend a resurgi avec l’intention de Qualcomm d’utiliser les cœurs Oryon de Nuvia dans la dernière génération de SoC Snapdragon 8. En riposte, Arm a annulé cette semaine l’accord qui le lie à Qualcomm avec effet à 60 jours. Lorsqu’elle sera effective, cette annulation empêchera Qualcomm de produire des puces basées sur l’architecture Arm, ce qui pénaliserait les deux sociétés. Selon un analyste de JP Morgan, les commission reversées par Qualcomm comptaient pour 11% des revenus d’Arm lors de l'exercice 2023.

La décision se décidera sans doute devant les tribunaux. «Suite aux violations matérielles répétées de l'accord de licence d'Arm par Qualcomm, Arm n'a d'autre choix que de prendre des mesures formelles exigeant de Qualcomm qu'elle remédie à sa violation ou qu'elle mette fin à l'accord. Cette action est nécessaire pour protéger l'écosystème inégalé qu'Arm et ses précieux partenaires ont construit depuis plus de 30 ans», indique Arm au site The Register et se dit confiant que la justice se prononcera en sa faveur.

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