Arts numériques

Terrassé par la crise du coronavirus, le Musée d’art digital de Zurich ferme ses portes

Le Musée d’art digital (MuDA) de Zurich n’a pas survécu à la fermeture généralisée des musées durant le confinement. Faute de visiteurs, l’établissement, qui avait ouvert en 2016 après une campagne de crowdfunding, ferme définitivement ses portes.

Une oeuvre de l'artiste chinois Raven Work, qui utilise des algorithmes pour ses créations. (Source: MuDA)
Une oeuvre de l'artiste chinois Raven Work, qui utilise des algorithmes pour ses créations. (Source: MuDA)

Le Musée d’art digital (MuDA) de Zurich fermera définitivement ses portes le 17 juillet. Quatre ans après son ouverture, l’institut dédié aux arts numériques n’aura pas résisté à la crise du coronavirus. L’absence de visiteurs, suite à la fermeture des musées décrétée en mars en raison du confinement, aura été fatale à l’établissement zurichois, qui fonctionne sans financement public.

Le MuDA avait été inauguré au début du printemps 2016, après une campagne de crowdfunding sur Kickstarter ayant réuni très précisément 111’000 dollars. Il s’était donné comme mission «d’explorer, à travers la beauté du code, les liens entre les algorithmes, les données et la société». Depuis, dix expositions ont eu lieu, toutes conçues et organisées par un algorithme. Le musée, qui collaborait avec les écoles primaires, les universités et l’EPFZ, avait également mis en place un programme éducatif destiné aux enfants, aux professionnels et aux retraités. On y trouvait notamment des ateliers gratuits qui combinaient technologies numériques et créativité.

«Cela fend le cœur de devoir prendre une décision à si court terme après toutes ces années à construire ce projet à partir de zéro. Cela semble encore plus draconien après avoir passé la période de confinement à enseigner en ligne à plus de 400 enfants enthousiastes à propos de l'art, du codage et de l'ingénierie alors que les écoles étaient fermées», se lamentent les cofondateurs du musée Caroline Hirt et Christian Etter.

Les amateurs d’arts et de technologies digitales pourront désormais se rabattre sur l’ArtLab, lieu d’expérimentation muséale situé à l’EPFL et qui cherche à faire dialoguer le monde de la science à celui des Humanités. De l’autre côté de la Sarine, on retrouve le HeK (House of Electronic Arts Basel), une institution interdisciplinaire qui traite des effets culturels, sociopolitiques et économiques à la technologie. En dehors des frontières helvétiques, difficile de passer à côté du festival Ars Electronica, la grand-messe mêlant art et nouvelles technologies qui se tient à Linz (Autriche) depuis 1979.

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