La Poste rachète l’éditeur de sa solution d’e-voting

La société IT espagnole Scytl, qui a développé le système de vote électronique de la Poste suisse, est menacée de faillite. L'entreprise est endettée à hauteur de 75 millions d’euros, rapporte le quotidien catalan La Vanguardia. Le géant jaune a été pris au dépourvu et a été forcé de communiquer plus tôt que prévu sur sa décision de récupérer la propriété intellectuelle du code source de la plateforme, explique de son côté l'Aargauer Zeitung.

La Poste avait déjà annoncé en juillet 2019 qu’elle se focalisait sur le développement d’un nouveau système de vote électronique comportant une vérifiabilité universelle, avec des premiers essais avant la fin de l’année 2020. Cette décision avait suivi la mise en suspens de l’ancien système d'e-voting, qui comportait plusieurs failles critiques découvertes lors d’un test d’intrusion public.

La Poste veut désormais poursuivre le projet en faisant cavalier seul et en se passant de tout partenaire, qu’ils soient suisses ou étrangers. À cette fin, le géant jaune veut accroître ses compétences dans le domaine de la cryptographie, en acquérant par exemple des start-up, explique l’Aargauer Zeitung. 

Un projet critiqué

Les détracteurs du vote électronique critiquent quant à eux la décision de reprendre le code source de la plateforme développée par Scytl. «Le système Scytl n'est pas digne de confiance», affirme dans les colonnes de l’Aargauer Zeitung Nicolas Rimoldi, directeur de campagne de l'initiative «Oui au moratoire sur le vote électronique». «La Poste a acheté un tas de ferraille et s’acharne inutilement.»

Lors d’un sondage réalisé par nos confrères de la Netzwoche sur la position des partis suisses concernant la numérisation, pas un seul parti n’avait exprimé d’opinion positive sur le vote électronique, à l’exception du PDC.