Selon une intelligence artificielle, l’Espagne va gagner la Coupe du Monde
Créée par une équipe germano-belge, une intelligence artificielle a simulé 100’000 fois la Coupe du monde qui débute ce jour. Nourrie par diverses données sur les 32 équipes et de leurs résultats lors des quatre dernières éditions ainsi qu’au cours des trois dernières années, elle donne l’Espagne gagnante… à moins que ce ne soit l’Allemagne.
Dans une publication scientifique publiée ce 8 juin, des chercheurs belges et allemands décrivent comment ils ont pronostiqué la victoire de l’Espagne à la Coupe du monde qui commence aujourd’hui en Russie grâce à une intelligence artificielle.
Ils ont nourri leur algorithme apprenant de 16 variables concernant les équipes qui ont participé aux coupes du monde 2002, 2006, 2010 et 2014: PIB/habitant et population du pays, cotes des bookmakers, rang Fifa, l’équipe est-elle le pays hôte ou appartient-elle au même continent que le pays hôte, confédération, moyenne d‘âge de l’équipe, nombre de joueurs évoluant dans le même club, nombre de joueurs ayant participé aux demi-finales de Champions League ou d’Europa League, nombre de joueurs évoluant à l’étranger, âge et durée du mandat du coach, appartenance de l'entraîneur au pays dont il dirige l’équipe nationale. Une fois ces données recueillies, les scientifiques ont aussi entré dans leur programme les résultats de ces quatre compétitions pour qu’il puisse corréler l’impact de ces 16 variables sur la probabilité de victoire de chaque équipe. Les capacités des équipes actuelles ont également été évaluées sur la base de 7000 matchs joués par les 228 sélection mondiales entre le 13 juin 2010 et le 6 juin 2018.
100’000 coupes du monde jouées
Une fois la machine ainsi instruite, elle a simulé 100’000 fois les rencontres des 32 équipes qui vont participer au tournoi qui débute ce jour en Russie. Il en ressort que l’Espagne est favorite avec 17,8% de chances de gagner, suivie par l’Allemagne (17,1%) et le Brésil (12,3%). La France est quatrième (11,2%) et la Suisse 10e (2,2%). Des chiffres cohérents avec ceux des bookmakers qui avaient le même quatuor de tête: Allemagne et Brésil (15%), Espagne et France (11,8%). Ce qui plombe l’Allemagne dans les résultats données par l’intelligence artificielle des chercheurs est sa faible probabilité de passer en quart (58%) contre celle élevée de l’Espagne (73,1%). En cause, un tableau plus difficile qui met face à la Mannschaft le Brésil, la Suisse, la Serbie ou le Costa Rica en huitième, alors que la Roja ne peut croiser que l'Uruguay, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Égypte.
Les chercheurs ont alors mis en place des probabilités conditionnelles: que se passe-t-il si l’Allemagne passe en quart? L’intelligence artificielle sacre de nouveau dans ce cas la tenante du titre et donne encore une fois raison à l’attaquant anglais Gary Lineker, qui, à l’issue de la demi-finale perdue par son équipe en 1990 contre la RFA, avait déclaré: «Football is a simple game ; 22 men chase a ball for 90 minutes and at the end, the Germans always win.»
Les chercheurs ont toutefois avoué à Motherboard qu'étant donné «la myriade de constellations possibles, ce parcours exact du tournoi est extrêmement improbable.» Leur algorithme ne pouvait par exemple pas anticiper que la Fédération espagnole de football limogerait son sélectionneur la veille de l'ouverture du Mondial.