Coupe du monde de football

Comment a été développée la smartwatch Hublot qui équipera les arbitres pour la Coupe du monde

Les arbitres de la Coupe du monde de football en Russie auront au poignet une montre connectée conçue par Hublot. Un projet mené par Frédéric Pannatier, CIO de la marque horlogère, qui relate le développement de cette smartwatch limitée à 2018 pièces.

«La FIFA nous a demandé si nous pouvions mettre au point une montre pour les arbitres regroupant fonctions de chronométrage et goal-line technology. La solution d’une smartwatch paraissait évidente», raconte à la rédaction Frédéric Pannatier. Chief Information Officer chez Hublot, il a supervisé, conjointement avec la direction produit, le développement du modèle «Big Bang Referee 2018 FIFA World Cup Russia™», reposant sur l’OS Google Wear et première montre connectée de la marque horlogère de luxe basée à Nyon. En parallèle aux exemplaires délivrés aux arbitres de la Coupe du monde de football qui débute ce jeudi 14 juin en Russie, Hublot a confectionné 2018 unités commerciales ciblant les passionnés de ballon rond et vendues au prix de 4'900 francs. Une série limitée qui s’est rapidement écoulée, se réjouit Frédéric Pannatier.

Applications dédiées pour les arbitres et les fans

En plus de bénéficier de l’écosystème d’applications Android pour smartwatch, le modèle pour les fans embarque un mode dédié à la compétition et affiche en temps-réel des informations sur les matchs d’équipes sélectionnées par l’utilisateur: compte à rebours avant le coup d’envoi, goals, cartons, changements de joueurs, etc. La montre de la FIFA fabriquée par Hublot propose en outre un choix de 32 cadrans aux couleurs des pays participants et deux cadrans neutres (affichage analogique ou digital). Les montres connectées des arbitres comprennent en plus une application adaptée à leur rôle, qui intègre une fonction de synchronisation Bluetooth avec un capteur connecté par radiofréquence aux systèmes de la goal-line technology.

Contraintes techniques et besoins utilisateurs

Evoquant les challenges techniques propres au développement de la montre pour arbitres, le responsable informatique mentionne notamment la contrainte de devoir s’adapter à des taux de luminosité maximum. Ou celle de ne pas pouvoir réattribuer la fonction du bouton principal: «Nous avons ainsi dû programmer des processus pour que l’application d’arbitrage se réaffiche automatiquement en cas d’erreur de manipulation.» En collaboration avec ses partenaires et fournisseurs, Hublot a patiemment travaillé sur l’UX du produit. Pour s’adapter à leurs besoins, des arbitres ont pour ce faire régulièrement été consultés sur une période d’environ un an et demi. «Il a par exemple été nécessaire de trouver des compromis entre le fait d’assurer une bonne lisibilité, permettre une manipulation aisée, tout en garantissant une autonomie suffisante», souligne Frédéric Pannatier.

Synergies avec TAG Heuer

Compte tenu des synergies possibles entre les marques du groupe LVMH, Hublot a pu bénéficier de l’expérience de Tag Heuer qui avait déjà établi une relation mature avec Intel et Google. Le CIO ajoute: «Sans cette synergie, il aurait été difficilement viable de créer notre montre connectée, qui est une série limitée. Cette particularité illustre les freins actuels dans la confection de smartwatches de luxe. Je ne crois pas à la solution de créer un nouvel OS dédié à l’horlogerie suisse. Mais pour que ce marché se développe dans le bon sens sur le secteur du très haut de gamme, il s’agira de pouvoir mieux concilier la vision des marques, portée sur l’exclusivité, avec la stratégie antagoniste des fabricants d’OS comme Google.»

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