«IBM a beaucoup d’enfants que nous nous devons d’élever sans favoritisme»
IBM a fêté en 2011 son centenaire, un siècle dédié à l’innovation. Notre rédaction a profité de cette occasion pour rencontrer Pascal Allot, directeur d’IBM en Suisse romande, qui revient sur la stratégie de son entreprise dans la région.
Vous avez repris en octobre dernier la direction d’IBM en Suisse romande, pourriez-vous revenir sur votre parcours professionnel?
J’ai d’abord obtenu un master plus en économie à l’Université de Paris II avant de venir m’installer à Genève, en 1990. J’y ai d’abord travaillé pour Digital Equipment, puis pour Logical Access, devenu aujourd’hui New Access. J’ai ensuite rejoint IBM en 1997 où j’ai repris la clientèle bancaire en Suisse romande. En 2006, toujours pour IBM, je suis devenu Territory Manager pour le département General Business, c’est-à-dire tous les clients PME hors secteurs finance et public. J’ai occupé ce poste jusqu’à la fin de l’année dernière.
Si 2011 a été pour vous l’année de votre arrivée à la direction d’IBM en Suisse romande, quels ont été les moments clés pour l’entreprise en 2011 dans la région?
L’inauguration du troisième module de notre centre informatique à Meyrin, dans lequel nous avons investi plusieurs millions, est sans conteste un des grands projets de l’année 2011. Il nous faut donc continuer à remplir ce module. Nous y avons déjà installé des clients, et nous visons encore des sociétés locales qui ont des besoins d’hébergement, ainsi que des multinationales qui opèrent depuis les capitales européennes et qui cherchent à monter des centres de secours. Nous ne cherchons pas à vendre des mètres-carrés, ce module nous ouvre aussi la porte de la vente de services à valeur ajoutée, tels que les managed et sourcing services. 2011 a aussi été l’année de notre centenaire que nous avons fêté comme il se doit tant à l’interne qu’avec nos partenaires. Enfin, je dirais que l’inauguration du laboratoire de nanotechnologies à Zurich est également bénéfique pour le business local. Cela nous permet de toucher les personnes chargées de la recherche chez certains de nos clients.
Quelle est la stratégie d’IBM en Suisse romande?
Nous suivons la stratégie de l’entreprise au niveau mondial sous l’ombrelle Smarter Planet. IBM a beaucoup d’enfants que nous nous devons de tous élever sans favoritisme. Pour autant, nous nous sommes aperçus que nos clients avaient deux préoccupations majeures: l’explosion des données et l’optimisation des infrastructures. Nous continuons aussi à nous renforcer sur le marché des serveurs ERP avec nos gammes de matériels et de logiciels. Par ailleurs, avec le cloud, les services managés commencent à être vraiment demandés. Les directions prennent peu à peu conscience qu’il est possible de ne pas tout avoir en interne, et là, des dogmes tombent. D’ailleurs nous travaillons aussi à l’installation d’une plateforme cloud en Suisse pour les clients le souhaitant. Aujourd’hui, le rôle du CIO se rapproche de celui du CEO avec lequel nous devons aussi être en relation.
En tant que chargé de la clientèle bancaire d’IBM en Suisse romande, vous avez suivi la reprise d’Unicible à la BCV. Où en est le développement de cette activité bancaire? L’établissement va-t-il changer de plateforme?
D’abord, il faut rappeler que la BCV a signé un contrat de services avec IBM et que nous avons repris les salariés et les actifs d’Unicible au 1er juin 2007. Aujourd’hui, les salariés du centre ne gèrent pas uniquement l’IT de la BCV, nous utilisons ces ressources communes pour gérer plusieurs clients depuis Lausanne. Cet accord a été positif pour IBM dans la mesure où il a permis de montrer que nous disposions d’une compétence dans le domaine bancaire. Concernant la plateforme Osiris de la BCV, elle fonctionne bien et il n’y a pas de migration prévue à court ou moyen terme. Néanmoins, la BCV reste attentive à l’évolution des solutions sur le marché.
Quelles sont vos perspectives pour 2012?
Nous sommes dans un environnement en transformation dans lequels seuls les projets prioritaires sont traités rapidement. Les projets moins visibles doivent avoir un solide business case pour être acceptés. Les résultats 2011 d’IBM Corporation viennent juste d’être publiés et ils montrent que la stratégie que nous développons est la bonne. Nous avons la chance de débuter notre deuxième siècle avec une femme à la tête de notre entreprise, c’est tout un symbole. IBM va continuer à innover comme nous l’avons fait jusqu’ici. C’est une des clés de la réussite.
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