Trump bloque le rachat de Qualcomm pour rester dans la course à la 5G
Le fondeur singapourien Broadcom voulait racheter son rival américain Qualcomm pour 117 milliards de dollars. Il n’en est pas question pour Donald Trump qui craint que cela freine l’entreprise américaine dans sa course à la mainmise sur la technologie 5G.
Dans un déclaration publiée par la Maison blanche ce 12 mars, Donald Trump indique qu’en prenant le contrôle de la société américaine Qualcomm, l’entreprise singapourienne Broadcom «pourraient prendre des mesures qui menacent de porter atteinte à la sécurité nationale des États-Unis.» Le président américain a ainsi bloqué la fusion à 117 milliards de dollars à laquelle travaillait le fabricant de processeurs de Singapour sur son concurrent. Sachant que le Comité américain sur les investissements étrangers (CFIUS) examinait de près cette potentielle fusion, Broadcom avait annoncé en novembre dernier son intention de domicilier son siège aux États-Unis.
Hock Tan, Président et CEO du fondeur singapourien en avait remis une couche, le 9 mars, dans une lettre adressée au congrès: «chaque année, nous investirons 3 milliards de dollars en recherche et ingénierie et 6 milliards de dollars dans le secteur manufacturier, ce qui se traduira par un plus grand nombre d'emplois hautement rémunérés dans le secteur de la technologie aux États-Unis. Grâce à ce déménagement, nous paierons également des centaines de millions de dollars en impôts supplémentaires aux États-Unis.»
La peur de Huawei
La réponse de Donald Trump est sans équivoque: «La prise de contrôle de Qualcomm proposée par l'acquéreur est interdite et toute fusion, acquisition ou prise de contrôle substantiellement équivalente, qu'elle soit effectuée directement ou indirectement, est également interdite.» Le président des États-Unis s’oppose aussi à toute candidature d’un membre de Broadcom aux postes d’administrateur de Qualcomm.
Le CFIUS, avait prévenu la Maison blanche que ce rachat pourrait faire prendre du retard à Qualcomm dans le développement de la 5G. Visant une rentabilité à court terme, les nouveaux dirigeants pourraient couper dans les budgets de recherche de Qualcomm alors que la course au déploiement de cette nouvelle génération de communication ultra-rapide bat son plein, à l’échelle mondiale. «Un affaiblissement de la position de Qualcomm laisserait une ouverture à la Chine pour étendre son influence sur le processus d'élaboration des normes 5G», selon une lettre rédigée sur le sujet par un représentant du département du Trésor. Ne voulant surtout pas voir Huawei ou une autre entreprise chinoise mener la danse sur ce futur standard de la téléphonie mobile sur lequel Qualcomm dispose déjà de nombreux brevets, Donald Trump a donc de nouveau sorti son étendard «America First».