Les entreprises suisses sont mal préparées à l'introduction de l'IA
Le nouveau "AI Readiness Index" de Cisco montre que 7% seulement des entreprises en Suisse sont pleinement préparées à l'utilisation de l'IA. Le pays est ainsi à la traîne par rapport à la moyenne des entreprises sondées dans le monde.
Au lendemain du premier anniversaire de ChatGPT, les entreprises et les analystes multiplient les études et les sondages en surfant sur la vague de l'IA. C'est le cas du géant des réseaux Cisco qui, dans le cadre d'une étude menée dans 30 pays, a analysé le niveau de "préparation à l'IA" des entreprises. Le AI Readiness Index examine l'utilisation de l'IA dans les entreprises sous l'angle de la stratégie, de l'infrastructure, de la gestion des données, de la gouvernance, du personnel spécialisé et de la culture d'entreprise.
Les principales conclusions de l'étude ne sont guère surprenantes (notamment le fait que l'utilisation de l'IA soit devenue "plus urgente" pour 97% des personnes interrogées au cours des six derniers mois), mais elles peuvent inquiéter. Et ce, notamment en ce qui concerne les résultats des 200 entreprises suisses sondées. Il apparaît que seules 7% d'entre elles appartiennent au peloton de tête et se considèrent prêtes à utiliser et à déployer l'IA. Près de la moitié des sondés en Suisse ont toutefois de sérieuses inquiétudes quant à l'impact sur leur activité s'ils n'agissent pas dans les 12 prochains mois.Dans le monde entier, 84% des personnes interrogées estiment que l'IA aurait un impact significatif sur leurs activités.
"Utiliser l'IA pour le business est devenu rapidement une priorité absolue pour les entreprises, indépendamment de leur taille ou de leur secteur. La pression, mais aussi l'enthousiasme, sont palpables", déclare Christopher Tighe, directeur général de Cisco Suisse. "En même temps, le niveau de préparation à l'IA n'est pas une question unidimensionnelle. L'infrastructure IT - y compris les réseaux, les ressources de calcul et la cybersécurité - doit être considérée conjointement avec la stratégie, la gouvernance des données et la culture d'entreprise, afin que les équipes puissent tirer le meilleur parti des opportunités offertes par l'IA."
Les entreprises suisses accusent du retard
Alors que 76% des répondants en Suisse pensent que l'IA aura un impact significatif sur leur activité, l'enquête révèle également des inquiétudes en matière de protection des données et de sécurité. Les résultats de l'index montrent que les entreprises considèrent que le plus grand défi consiste à utiliser l'IA avec leurs propres données. En cause notamment des données stockées en silos selon 92% des entreprises suisses. En comparaison européenne, les firmes du pays ont un retard à rattraper dans les domaines des données et de la gouvernance, selon l'indice.
"Outre la capacité à intégrer les données, l'infrastructure utilisée détermine dans une large mesure les capacités d'une entreprise en matière d'IA. Dans de nombreuses entreprises suisses, l'utilisation à grande échelle de l'intelligence artificielle nécessite encore des adaptations", explique Christopher Tighe. Côté positif, "l'indice montre que les entreprises suisses prennent les devants pour se préparer à un avenir centré sur l'IA. Peut-être pas en tant que précurseurs, mais avec une vision très stratégique, réfléchie et à long terme", explique le responsable.
Christopher Tighe, directeur général de Cisco Suisse.
À propos de l'étude
Le Cisco AI Readiness Index, est basé sur une enquête en double aveugle menée auprès de 8161 cadres business et IT du secteur privé dans 30 pays. L'indice évalue la préparation à l'IA des entreprises dans six domaines clés : la stratégie, l'infrastructure, le stockage des données, la gouvernance, le personnel qualifié et la culture d'entreprise.
