Pas de perspective de reprise de Softwareone par Bain Capital (update)
L'éditeur suisse Softwareone a annoncé vouloir rester une entreprise indépendante, après un examen approfondi de toutes les options stratégiques suite à des offres de rachat. Les actionnaires fondateurs, qui se sont opposé à cette décision, annoncent toutefois dissoudre le groupe agissant conjointement entre eux et Bain Capital.
Mise à jour du 5 mars 2024: La bataille de mots entre Softwareone et ses actionnaires fondateurs se poursuit. Le conseil d'administration de l'éditeur de logiciels basé à Stans a décidé de combiner l'assemblée générale extraordinaire demandée par les actionnaires fondateurs avec l'assemblée générale ordinaire et de faire en sorte que l'assemblée ait lieu le 18 avril 2024. Dans le même communiqué, le conseil d'administration affirme avoir examiné différentes options pour augmenter la valeur, dont la vente de Softwareone. Cependant, Bain Capital n'a présenté qu'une «indication non contraignante» qui «ne reflète pas la valeur fondamentale de Softwareone». Le conseil d'administration a déclaré en février qu'il continuait à penser qu'une «offre future de Bain Capital n'était pas probable».
Les actionnaires fondateurs, Daniel von Stockar, B. Curti Holding AG et René Gilli, font de leur côté savoir qu'ils «dissolvent le groupe agissant conjointement entre eux et Bain Capital et mettent fin à l'accord sous-jacent». «Depuis que le conseil d'administration actuel de Softwareone a rejeté la dernière offre de Bain Capital en janvier 2024, il est clair que dans les circonstances actuelles, il n'y a aucune perspective de transaction de type going private», écrivent-ils dans leur communiqué. Selon eux, la dissolution du groupe vise à éviter une longue et coûteuse bataille juridique et à ouvrir la voie à une assemblée générale extraordinaire sans heurts.
De son côté, Softwareone prend acte de la dissolution du groupe et réagit dans un communiqué en saluant la transparence créée par le groupe d'actionnaires et Bain Capital ainsi que la déclaration de Bain Capital selon laquelle il n'existe aucune perspective de transaction.
Mise à jour du 6 février 2024: La décision de Softwareone de ne pas entrer en matière sur son offre de reprise est loin de faire l'unanimité. Les actionnaires fondateurs s’y opposent: Daniel von Stockar, la B. Curti Holding ainsi que René Gilli détiennent ensemble environ 29% de l'éditeur de logiciels de Stans. Dans un communiqué, ils réclament une assemblée générale extraordinaire et demandent «la révocation de l'actuel président du conseil d'administration ainsi que de tous les membres actuels du conseil d'administration, à l'exception de Daniel von Stockar», qui se tient à l'écart depuis le lancement du récent projet de transaction de reprise par une société privée.
Les fondateurs ne sont pas d'accord avec les conclusions tirées par le conseil d'administration actuel dans le cadre de la révision de la stratégie. Ils estiment que Softwareone aurait dû présenter sa récente offre d'achat non contraignante - 18,80 francs par action - aux actionnaires. Selon eux, pour la prochaine phase de croissance de l'entreprise, les meilleures conditions sont réunies dans un environnement privé. Ajoutant qu’avec le bon partenaire, la privatisation de l'entreprise serait dans le meilleur intérêt de Softwareone et de toutes les parties prenantes.
Les actionnaires fondateurs proposent d'élire comme nouveaux membres indépendants du conseil d'administration Annabella Bassler, CFO de Ringier, Jörg Riboni, expert financier et comptable, ainsi que les experts juridiques Andrea Sieber, partenaire du cabinet d'avocats suisse MLL Legal, et Till Spillmann, cofondateur et partenaire d'Argon Management. Daniel von Stockar se présente comme président du conseil d'administration et René Gilli comme membre supplémentaire du conseil d'administration.
Jusqu'à présent, Softwareone ne s'est pas exprimée sur les revendications des actionnaires fondateurs. Il ne semble pas irréaliste qu'ils obtiennent les 50 pour cent de voix nécessaires lors d'une assemblée générale extraordinaire, peut-on lire dans une analyse de Finanz & Wirtschaft. Mais même s'ils réussissaient, il existe un risque que l'investisseur Bain Capital, dont l'offre de reprise de Softwareone a été rejetée en janvier 2024, se retire.
Mise à jour du 15 janvier 2024: Softwareone restera une société indépendante cotée en bourse, annonce l’éditeur logiciel de Stans après un examen de toutes les options stratégiques entamé en juillet 2023.
En collaboration avec ses conseillers juridiques et financiers, Softwareone a examiné différentes possibilités de création de valeur, y compris une éventuelle vente de l'entreprise. Au cours de ce processus, Softwareone a reçu une offre de 18,80 francs par action de la part de Bain Capital. Cette offre a été considérée comme trop basse par Softwareone et n'a pas été considérée «dans le meilleur intérêt de la société et de toutes les parties prenantes», souligne le communiqué. D’autres offres étaient parvenues, de la part de Bain Capital (lire ci-dessous) et d’autres sociétés.
Softwareone a donc décidé de rester indépendante. Le 15 février, l'entreprise donnera un aperçu détaillé de ses performances financières et de sa stratégie visant à stimuler la création de valeur.
Suite à cette annonce, le cours de l’action Softwareone a flanché à l’ouverture des marchés ce lundi 15 janvier.
News originale du 15 juin 2023: Softwareone, une entreprise suisse cotée en bourse et spécialisée dans la gestion des licences logicielles, a indiqué avoir reçu une offre de rachat de Bain Capital. Le fonds spéculatif britannique proposait d’acquérir 100% de la société au prix de 18,50 par action, valorisant Softwareone à 2,9 milliards de francs (3,21 milliard de dollars), fait savoir Reuters.
Dans son communiqué, Softwareone précise que les membres fondateurs Daniel von Stockar, Beat Curti et René Gilli, qui détiennent ensemble environ 29% du capital-actions de la société, soutenaient l'offre. Or, cette dernière a été refusée par le conseil d'administration, qui «a convenu à l'unanimité que la proposition sous-évalue matériellement la société», souligne l'entreprise helvétique dans son communiqué. Le board a ainsi jugé qu’il ne serait pas dans l'intérêt de l'entreprise et de la majorité de ses actionnaires d'accepter l'offre de Bain Capital.
Softwareone, qui revendique aujourd’hui 9’000 employés et un portefeuille de 7’500 marques de logiciels, était entré en bourse en 2019.