Les EPF mettent le paquet sur la numérisation
Réuni autour de Lino Guzzella, président de l’ETH Zurich, et de Martin Vetterli, président de l’EPFL, le conseil des EPF a décidé d’investir massivement dans l’enseignement, la recherche et les transferts technologiques sur les sujets numériques. 29 millions de francs sont prévus sur deux ans.
Lancement du Swiss Data Science Center (SDSC) en février, annonce d’un axe de recherche stratégique «Advanced Manufacturing» en novembre, création du Center for Digital Trust (C4DT) en décembre… En 2017, les EPF ont multiplié les initiatives autour du numérique.
Le conseil des écoles polytechniques fédérales réuni ces 7 et 8 mars est venu officialiser la flagrante stratégie de digitalisation de l’enseignement et de la recherche à l’EPFL et l’ETHZ. 29 millions de francs seront consacrés à ce virage sur les années 2019 et 2020. Un investissement qui soutiendra tout d'abord la création de sept chaires dédiées aux sciences informatiques, réparties sur les deux écoles. Dans le communiqué émis à l’issu de cette assemblée, le conseil des EPF a tenu à rappeller qu’entre 2013 et 2016 elles «avaient déjà recentré 21 de leurs chaires sur les sciences computationnelles et l'informatique.»
Volonté fédérale
Sans indiquer la répartition dans l’allocation de ce budget, les deux établissement annonce qu’il servira aussi «à renforcer la collaboration entre la recherche et l’industrie grâce à la mise en place d’un réseau national de centres de transfert technologique régionaux dédiés aux systèmes de fabrication de pointe (Advanced Manufacturing).» Portée par l’institut Paul Scherrer (PSI) et l’institut de recherche sur la science et la technologie des matériaux (Empa), cette seconde mesure du plan «numérisation» a pour but la multiplication de partenariats favorisant la généralisation d’applications numériques utilisées dans la production.
Ces annonces sont la traduction concrète de la volonté affichée par le Conseil Fédéral dans le rapport «Défis de la numérisation pour la formation et la recherche en Suisse» publié en juillet dernier. La Confédération y regrettait notamment que «la recherche dédiée aux TIC n’est que faiblement dotée en Suisse comparé à d’autres pays : la majeure partie de la recherche est issue du domaine des EPF, qui dispose d’une capacité de recherche très modeste concernant les ressources humaines et le nombre de professeurs comparé à d’autres établissements de recherche dominants au plan international.» Quelques pages plus bas, l’organe exécutif était clair. Il recommandait, pour les années 2019 et 2020, «le développement des compétences en informatique / computing science dans le domaine des EPF.» Message reçu.