Top 100

Etat des lieux 2010: des succès et des chantiers

| Mise à jour

Le secteur informatique romand est important et varié et il crée beaucoup d’emplois, tel est le constat positif à tirer de l’étude «Top 100 de l’informatique romande». Mais la branche a aussi ses chantiers, à l’instar de la formation des informaticiens et de l’émergence de jeunes pousses exportatrices.

Cette première édition du top 100 de l’informatique romande est bouclée. Près de 300 sociétés IT de la région y ont participé, de tous les domaines d’activité, de toutes les tailles et de tous les cantons. A l’origine du projet, la volonté d’ICTjournal de dresser un état des lieux du secteur et de mesurer son pouls deux ans après le lancement d’un média qui y est dédié, et celle du cluster Alp ICT de donner plus de visibilité à la branche et de favoriser la création de valeur en facilitant la mise en relation de ses acteurs, pôles de recherche, jeunes pousses et entreprises établies. Or, comme le veut la formule, on ne peut pas changer ce que l’on ne mesure pas. De ces objectifs découlent les choix de se focaliser sur le nombre de collaborateurs des entreprises IT romandes  un indicateur qui évite les estimations, qui permet de comparer les sociétés et qui atteste la dynamique du secteur – tout comme de donner une large place à la parole de ses acteurs dans les pages qui suivent.

Entre surprises positives et évidences

Les sociétés IT ayant pris part à l’enquête emploient plus de 11000 collaborateurs, un chiffre qui n’inclut pas la totalité de la branche, d’autant plus que deux tiers des professionnels de l’informatique ne travaillent pas dans des entreprises IT. Les entreprises sondées ont créé 472 emplois entre 2009 et 2010, soit une hausse de 4,39% des effectifs. Cette progression est significative compte tenu de la progression anticipée de l’économie romande (+2,1% en 2010 selon l’Institut Crea) et du fait que la création d’emplois est en général décalée par rapport à la reprise économique. Elle indique donc que la branche informatique grandit bien plus vite que le reste de l’économie dans son ensemble. Autre résultat plus surprenant, l’augmentation beaucoup plus forte du nombre d’emplois dans les sociétés IT suisses, que dans les multinationales, dont les filiales helvétiques ont peut-être souffert de mesures budgétaires prises à l’international.
D’autres éléments de l’étude sont moins surprenants et viennent plutôt attester ce que les acteurs de la branche soupçonnent. Tout d’abord l’écrasante majorité (82%) d’entreprises informatiques de 50 collaborateurs ou moins, caractéristique du paysage économique suisse. Ensuite, la prédominance de l’axe Vaud-Genève et celle des prestataires de services par rapport aux fabricants d’équipements et éditeurs de logiciels.

Secteur tertiaire et informatique: le cercle vertueux

Avec une majorité d’entreprises proposant des services à d’autres entreprises, la branche informatique profite naturellement de l’évolution d’autres secteurs, en particulier le tertiaire qui compte pour près des trois quarts du PIB romand. L’exploitation des technologies de l’information par ces sociétés ne cesse en effet de s’étendre et de se sophistiquer. A l’heure actuelle, les projets qui occupent le devant de la scène sont l’optimisation du fonctionnement même de l’IT d’entreprise (ITSM, virtualisation, cloud computing, sourcing repensé), la création de valeur et de services via une meilleure exploitation des données (business intelligence), la disponibilité des informations sur tous les terminaux (tablettes, smartphones) et la collaboration (médias sociaux, vidéo). Et, côté public, les services électroniques aux citoyens (cyberadministration) et la cybersanté (dossiers patient, télémédecine).

Chantiers: formation et innovation

Tout n’est cependant pas rose dans le monde informatique et, dès lors que l’on mesure le nombre d’emplois dans la branche, le thème de la pénurie d’informaticiens s’impose évidemment. Les places d’apprentissage sont par exemple trop rares et deux tiers des professionnels sont issus d’autres filières. La relève fait ainsi défaut de sorte que plus de 60% des forces vives du secteur ont plus de 40 ans. Signe positif toutefois, la branche dispose désormais d’une association faîtière globale, qui peut empoigner et publiciser le problème au niveau national. A l’échelon romand, le recours à des spécialistes frontaliers, la création en octobre d’un centre de compétence en informatique de gestion au sein de la Haute école de gestion Arc ou encore l’accroissement à la rentrée du nombre d’étudiants à la faculté d’informatique et de communication de l’EPFL permettent d’espérer.
L’autre défi à relever pour la branche informatique romande est celui de l’innovation. La Suisse romande dispose en effet des pièces nécessaires à l’émergence d’une véritable industrie IT exportatrice dépassant la fourniture de solutions aux entreprises de la région. Permettre qu’éclosent d’autres Logitech, d’autres ERI Bancaire, d’autres Elca, tel est le défi du cluster Alp ICT créé il y a à peine quelques années. La création du Quartier de l’innovation avec l’établissement annoncé de plusieurs sociétés IT sur le campus de l’EPFL montre la voie à suivre. Idem pour les succès rencontrés récemment par quelques jeunes pousses romandes. Le cluster IT romand est donc encore en chantier, mais l’édifice est très prometteur.

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