La Suisse et une trentaine de polices européennes s'inquiètent du chiffrement sur les réseaux sociaux

Lors d'une réunion à Londres, les chefs de police de 32 nations européennes ont unanimement exprimé leur inquiétude concernant l'implémentation du chiffrement de bout en bout par les plateformes de médias sociaux. Dans un communiqué, Europol souligne que cette technologie compromet gravement la capacité des forces de l’ordre à enquêter sur les crimes et à garantir la sécurité publique. La Suisse, présente à la réunion, a également approuvé cette déclaration, a indiqué à la rédaction le service de communication de Fedpol.

Dans leur déclaration commune, les polices européennes estiment que son partenariat avec l'industrie technologique en vue de protéger le public, en particulier les enfants, est aujourd'hui menacé. Les chefs de police expriment une profonde préoccupation quant à la mise en œuvre du chiffrement de bout en bout qui, à leurs yeux, pourrait réduire à néant la capacité à identifier proactivement les activités illégales sur les plateformes en ligne. «Par conséquent, nous ne serons tout simplement pas en mesure d'assurer la sécurité du public. Nos sociétés n'ont jamais toléré d'espaces hors de portée des forces de l'ordre, où les criminels peuvent communiquer en toute sécurité et où la maltraitance des enfants peut se développer. Nous savons, grâce aux protections offertes par le darkweb, avec quelle rapidité et quelle ampleur les criminels exploitent cet anonymat», lit-on dans la déclaration. 

Les polices européennes appellent l'industrie technologique à garantir la détection des activités illégales et demandent aux gouvernements de renforcer les cadres réglementaires destinés à assurer la sécurité publique.