Twitter riposte contre une prise de contrôle d’Elon Musk (update)
Après avoir acquis près de 10% du capital de Twitter, puis refusé de siéger à son conseil d’administration, Elon Musk a fait une offre pour racheter la totalité de l'entreprise. Pour contrer une prise de contrôle hostile, Twitter a adopté une mesure surnommée «poison pill», un régime de droits permettant aux autres actionnaires d’acheter des actions supplémentaires à un prix réduit.
Mise à jour du 19 avril 2022: Quelques heures après l’offre de 43 milliards de dollars d’Elon Musk, Twitter a pris des mesures pour se protéger contre une éventuelle prise de contrôle hostile du milliardaire. Dans un communiqué, le conseil d'administration de l'entreprise à l'oiseau bleu a adopté un régime de droits des actionnaires à durée limitée.
Ce plan, surnommé «poison pill», prévoit que si une entité acquiert au moins 15% des actions ordinaires de Twitter en circulation sans l'approbation du conseil d'administration, les autres actionnaires seront autorisés à acheter des actions supplémentaires à un prix réduit. Cette «pilule empoisonnée» permet ainsi de diluer la participation de l'entité qui souhaite prendre le contrôle. Le communiqué précise que cette mesure n'empêche pas le conseil d'administration d'accepter une offre d'acquisition s'il la juge dans le meilleur intérêt de l'entreprise et de ses actionnaires. Selon Reuters, le fonds Thoma Bravo serait en train d’étudier la possibilité de proposer une offre.
News originale du 14 avril 2022: Elon Musk fait une offre non négociable pour racheter Twitter
Quelques jours après avoir acquis 9,2% du capital de Twitter, Elon Musk a fait une offre pour racheter 100% des parts de l’entreprise. Le fantasque patron de Tesla et de SpaceX a partagé via un tweet les documents transmis à la SEC (U.S. Securities and Exchange Commission), qui intègre la lettre adressée à Bret Taylor, président du conseil d'administration de Twitter.
Elon Musk propose de racheter le réseau social au prix de 54,20 dollars par action, «soit une prime de 54 % par rapport à la veille du jour où j'ai commencé à investir dans Twitter», indique l'entrepreneur milliardaire.Ajoutant qu’il s'agit là de sa meilleure et dernière offre. Selon ses dires, le service de micro-blogging a un potentiel extraordinaire qui pourrait n’être libéré qu’en le retirant de la Bourse. En cas de refus, Elon Musk reconsidérera sa position en tant qu'actionnaire. L'annonce de l’offre a fait bondir le cours de l'action de Twitter de 18% en pré-ouverture de Wall Street.
Dans un bref communiqué, Twitter confirme la réception de l’offre, précisant que son conseil d'administration l’examinera attentivement «afin de déterminer la marche à suivre qu'il estime être dans le meilleur intérêt de la société et de tous les actionnaires de Twitter».
Refus de siéger au conseil d'administration
La prise de participation majoritaire d’Elon Musk dans Twitter a été annoncée par l'intéressé le 4 avril. Peu après sa prise de participation, Elon Musk s’est vu proposer de siéger au conseil d'administration de l’entreprise, ce qu’il a finalement décliné. Quelques jours auparavant, il avait publié un sondage sur le média social, demandant si Twitter adhérait rigoureusement au principe de liberté d'expression «essentielle au bon fonctionnement d'une démocratie».
Beaucoup estime que le patron de Tesla souhaite agir contre les mesures que le réseau prend pour lutter contre les comportements qu’il juge nuisibles. «Le passage soudain de Musk du statut de critique de Twitter à celui de leader de Twitter a naturellement suscité des spéculations, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'entreprise, sur la manière dont le magnat au franc-parler pourrait exercer un pouvoir sur ses règles», analyse ainsi le Washington Post. Avant de se demander si le milliardaire allait faire pression pour que Twitter revienne sur sa décision de bannir de son réseau l'ex-président Donald Trump.
Editer ses tweets une fois publiés: la fonctionnalité prochainement testée
Elon Musk milite aussi pour l’ajout d’un bouton permettant d’éditer les tweets une fois publiés. Une fonctionnalité que le fondateur de Twitter Jack Dorsey (qui a quitté ses fonctions de CEO en novembre dernier) a toujours refusé de déployer. Ce 1er avril, le compte officiel du réseau social indiquait travailler à l’élaboration d’un tel bouton. Poisson d'avril? Interrogé à ce propos par le média Newsweek, Twitter a répondu non sans humour: «Nous ne pouvons pas confirmer ou infirmer, mais nous pouvons modifier notre déclaration ultérieurement.» L’entrepise a finalement confirmé qu’elle y travaillait bel et bien, depuis l’année dernière, et qu'elle s’apprêtait à tester cette fonctionnalité dans les prochains mois.