Chercheurs à l’EPFZ, ils créent un bloqueur de cookies car le choix des internautes est peu respecté
Trois chercheurs de l'EPFZ ont développé une extension de navigateur qui reconnaît les cookies superflus grâce au machine learning et les bloque automatiquement. Les chercheurs ont également découvert que la plupart des exploitants de sites web enfreignent le règlement général européen sur la protection des données (RGPD).
Trois chercheurs de l'EPFZ ont développé l’extension de navigateur web Cookieblock. Disponible pour les navigateurs Chrome, Firefox, Edge et Opera, ce module complémentaire reconnaît les cookies non nécessaires grâce au machine learning et les bloque automatiquement, indique l’EPFZ dans un communiqué.
L'extension est en mesure de classer les cookies selon leur utilité: «Nécessaire», «Fonctionnel», «Analytique» et «Publicité». Les utilisateurs n'indiquent qu' une seule fois le type de cookies qu'ils acceptent, ensuite, le programme supprime tous les autres cookies, indépendamment des bannières de cookies en pop-up mis en place par un site. Celles-ci apparaissent toujours, mais deviennent obsolètes grâce à l'extension du navigateur.
Selon le communiqué, les tests ont montré que l'extension supprime plus de 90% des cookies qui collectent des données sur les utilisateurs. Dans la plupart de cas, l’outil n’a pas d’impact sur le fonctionnement des sites. Dans moins 8% des cas, les chercheurs ont constaté de petites erreurs dans les «fonctions non essentielles du site web». En revanche, l'extension a perturbé plus gravement l'utilisation de 7% de sites web, par exemple avec des pertes d’identifiants. Ces sites web peuvent toutefois être exclus du processus.
Les lacunes en matière de protection des données sont la règle
Les chercheurs ont développé l'add-on dans le cadre d'une étude dans laquelle ils ont examiné plus de 30’000 sites web avec des bannières de cookies pour voir si celles-ci sont conformes au règlement général européen sur la protection des données (RGPD). Concrètement, ils ont analysé si les cookies étaient déclarés de manière complète et correcte, avant de contrôler si seuls ceux acceptés par l'utilisateur étaient activés. Conclusion: sur près de 95%des sites web, les chercheurs ont trouvé au moins un problème qu'ils considèrent comme une infraction potentielle au RGPD. Plus de 20% des sites analysés utilisaient encore des cookies que l'utilisateur avait expressément refusés. En outre, 70% des sites activaient déjà des cookies avant même que l'utilisateur n'interagisse avec la bannière. «Cela montre à quel point il est important que les utilisateurs aient le contrôle», explique Karel Kubíček, l’un des trois chercheurs ayant conçu l'extension Cookieblock.
Pour rappel, Google travaille à une alternative aux cookies tiers, afin de trouver un équilibre entre les besoins des annonceurs et la protection des données des utilisateurs.