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Clients sur écoute: au tour de Facebook de l’admettre

Après Amazon, Google, Apple et Microsoft, c'est au tour de Facebook d’admettre l'écoute de conversations d’utilisateurs. La société a payé des sous-traitants pour transcrire les extraits audio envoyé dans son app Messenger.

Facebook est épinglé pour faire appel à des sous-traitants afin d'analyser des données audio. (Source: Unsplash)
Facebook est épinglé pour faire appel à des sous-traitants afin d'analyser des données audio. (Source: Unsplash)

Suite aux accusations lancées par Bloomberg, Facebook a admis auprès de l’agence américaine avoir écouté des messages vocaux échangés à travers son application Messenger. Le réseau social a recueilli les données audio des conversations vocales de certains utilisateurs et les a envoyées à des sous-traitants pour qu'ils les transcrivent. Ceux-ci vérifiaient si l'intelligence artificielle de Facebook interprétait correctement les messages, qui étaient anonymisés. Prise la main dans le sac, l’entreprise explique avoir mis fin à cette pratique la semaine derrière.

Depuis 2015, Facebook offre la possibilité de transcrire des clips vocaux en texte, une option désactivée par défaut. Le géant bleu explique que seuls les utilisateurs ayant activé cette fonction ont vu leurs conversations examinées par des tiers. Cependant, il est indiqué dans la politique d’utilisation des données du site que Facebook recueillera «le contenu, les communications et autres renseignements que vous fournissez» lorsque les utilisateurs communiquent avec d'autres personnes.

Une pratique commune dans l’industrie

Facebook est le dernier fournisseur en date épinglé pour ce type de pratiques, après Amazon, Apple, Google et Microsoft. En avril dernier, Bloomberg révélait que des milliers de collaborateurs d’Amazon écoutent et retranscrivent les interactions des utilisateurs avec l’assistant numérique Alexa. Comme dans le cas des services des autres fournisseurs, l’objectif consiste à améliorer les capacités de l’intelligence artificielle.

Amazon permet depuis aux utilisateurs de désactiver cette fonction, tandis que Google a suspendu les écoutes dans toute l’Union européenne pour trois mois, après une demande d’une autorité allemande de protection des données. Apple a annoncé la semaine dernière qu'il a cessé d'utiliser des sous-traitants humains pour examiner les conversations Siri, et qu’il permettra bientôt aux utilisateurs de se retirer. Quant à Microsoft, l’entreprise défend ses pratiques et ne compte pas les suspendre pour le moment.

La réputation de Facebook mal en point

Ces révélations surviennent alors que Facebook s’est vu infliger à la fin du mois de juillet une amende record de 5 milliards de dollars (environ la même somme en francs) par le gouvernement américain. L’entreprise avait été accusée d’avoir insuffisamment protégé les données de ses utilisateurs. Des annonces qui viennent couronner des mois de révélations et de controverses liées au scandale Cambridge Analytica.

Ironie du sort, TaskUS, une startup américaine chargée de retranscrire certaines conversations audio passées sur Messenger, surnommait Facebook en interne… Prism. Un surnom malheureux qui rappelle un autre programme de surveillance opérée par la NSA.

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