Affaire du Seco: la réaction de Patrick Amaru, directeur de l'IT du canton de Vaud
Suite aux révélations des irrégularités dans les attributions de mandats informatiques publics, les réactions fusent. Exemple avec le canton de Vaud, qui a lui aussi pris des mesures pour éviter les conflits d’intérêt. Le DSI, Patrick Amaru, réagit.
L’attribution irrégulière des mandats informatiques n’a pas touché que le Seco. Des cantons alémaniques et des villes ont été touchés par la fraude. La filiale de Fritz & Macziol IT&T, avec siège à Risch-Rotkreuz (ZG), est également concernée par l’affaire. Hier soir, la maison mère a réagi, indiquant que Fritz & Macziol et IT&T «coopèrent pleinement avec les autorités» et qu’une enquête interne était en cours, indique l’ATS.
Les cantons se protègent comme ils peuvent
Patrick Amaru, directeur des systèmes d’information de l’Etat de Vaud, explique qu’«on est très vigilant par rapport aux problématiques de corruption ou de conflits d’intérêt. On met des processus en place, mais cela n’empêche pas celui qui veut vraiment tricher. On essaie de cadrer les risques.» D’ailleurs, précise-t-il, la Confédération faisait plutôt figure de bon élève en la matière et était en avance au niveau des mesures mises en place.
Le canton de Vaud compte quelque 420 fournisseurs IT. Pour surveiller le bon déroulement des attributions, le Service informatique ne laisse jamais une seule personne décider d’un mandat. Après un premier tri, c’est l’entité Contrats & Achats, créée il y a deux ans, qui négocie les termes et conditions du contrat. «En tant que chef de service, je ne suis pas systématiquement consulté», précise Patrick Amaru.
De plus, les collaborateurs doivent mentionner leurs activités annexes potentielles, afin d’éviter les conflits d’intérêt. Dans le canton de Vaud, on réfléchit à une directive sur les petits cadeaux ou avantages en nature qui resteraient acceptables. «Jusqu’à maintenant, ça se passe de manière informelle mais il y a une vraie nécessité à mettre des règles et un cadre formel.»
Les attributions de gré à gré se font pour les projets plafonnés à 150'000 francs, voire 250'000 pour des procédures sur invitation. «Depuis que l’informatique du canton a été centralisée, nous avons une meilleure visibilité, et une meilleure maîtrise des contrats. Nous avons également une grille de tarifs journaliers pour chaque prestation de service. Pour cela, nous avons travaillé avec des entreprises privées pour avoir une échelle de prix raisonnable. Les fournisseurs sont donc sous pression pour offrir des tarifs concurrentiels. En revanche, pour les mandats de prestations étendues, c’est plus complexe et nous nous assurons d’avoir toujours au minimum 3 offres à comparer.»
Le canton de Vaud effectue des contrôles pendant le mandat, via le chef de projet et les outils de gestion, mais aussi par l’unité de finances et achats, qui s’assure de l’adéquation entre les factures à payer, les prestations contractualisées et réalisées.
«Récemment, la Cour des comptes a fait un audit sur les services les plus sensibles à la corruption et aux conflits d’intérêt, dont l’IT, la police et le service des routes, mais n’a pas constaté de dysfonctionnements», indique Patrick Amaru.
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