Ce que pensent les Suisses de la numérisation de la société et de leurs emplois
L'attitude de la population suisse sur la transformation numérique est contrastée selon une enquête de Sanitas. Si une majorité s’inquiète de ce changement, une grande partie des participants ne craint pas de voir leur emploi remplacé par un robot ou un ordinateur.
Que pensent les habitants de Suisse des conséquences de la transformation numérique et de son impact sur l'emploi? Près de 80% d’être eux s’en inquiètent, même si pour une majorité écrasante ce même progrès numérique offre de nouvelles possibilités. C’est l’un des résultats marquants de l’observatoire «Société numérique et solidarité» réalisé par l’institut de recherche sotomo pour le compte de la Fondation Sanitas Assurance Maladie. Un sondage en ligne réalisé en février 2019 auprès de 2074 adultes représentatifs de la population suisse.
On constate peu de différences par rapport à la première enquête menée en 2018, malgré certains changements clairs. A la question «l’importance de la numérisation est-elle surestimée ?», un tiers des personnes interrogées en 2018 ont répondu par l'affirmative. En 2019, c'est le cas pour la moitié d'entre elles.
Peu de crainte d'être remplacé par un robot
Qu’en est-il des menaces qui pourraient peser sur les activités professionnelles de la population suisse ? La moitié des sondés estime que leur profession n'est pas menacée par un ordinateur ou un robot d’ici la prochaine décennie. Seul un infime pourcentage redoute d'être complétement remplacé. Plus pragmatiques, 38% des personnes interrogées s’imaginent voir leur travail numérisé ou robotisé en partie dans un avenir proche.
Bien entendu, ces avis diffèrent considérablement selon le domaine d’activité. Ainsi, ceux qui travaillent dans le conseil et la vente sont particulièrement nombreux à craindre un remplacement complet de leur activité. Parmi ceux qui travaillent dans les métiers de la finance et du droit, près de quatre sur cinq s’imaginent voir leur activité effectuée, du moins en partie, par des machines.
A l’autre extrémité du spectre, les personnes interrogées qui redoutent le moins d’être remplacées par un robot ou un ordinateur sont celles qui travaillent dans la santé, le social, l’éducation et l’enseignement. En effet, deux tiers d’entre elles sont confiantes quant au maintien du facteur humain dans leur profession.
Plus de confiance dans les approches conventionnelles
Au delà du travail, la numérisation de la société bouleverse certaines pratiques. Pour nombre d'entre elles, une majorité des personnes interrogées se fient davantage à une approche conventionnelle que numérique. Pour une grande majorité d’entre elle l’humain est irremplaçable. Un phénomène particulièrement marqué en ce qui concerne le diagnostic médical généré par ordinateur. Trois quarts des personnes interrogées font part de leur préférence pour un diagnostic établi par un médecin. Les voitures autonomes ne ne remportent pas pas plus une grande adhésion de la population. A l’opposé, la majorité des personnes font plus confiance au dossier électronique qu’au dossier papier, une solution ardemment réclamée mais qui n’a pas encore été mise en place.
Si les différences entre les deux sexes sont minimes, on constate que les hommes se fient davantage à l'approche numérique que les femmes à l’approche numérique sur deux sujets : les voitures autonomes et la signature numérique. Un écart que l’on retrouve entre les personnes interrogées qui ont fait des études supérieures et les autres. Enfin, l’âge ne semble pas vraiment avoir d’influence sur le degré de confiance dans les technologies numériques.