Les Suisses veulent obliger leur médecin à utiliser un dossier électronique du patient
Faut-il déjà modifier la loi fédérale sur le dossier électronique du patient (DEP)? Alors que les médecins de famille et thérapeutes ne sont pas obligés de participer au DEP, cette exemption n’est pas du goût d’une nette majorité de Suisses, selon une enquête publiée par Swisscom Health.
Plus de deux tiers des Suisse souhaitent que leur médecin de famille soit obligé de partager leurs données de santé dans un dossier électronique du patient (DEP). Cette demande forte de la population ressort d’une enquête menée par l’institut de recherche GFS pour le compte de Swisscom Health. Pour rappel, la loi fédérale sur le dossier électronique du patient oblige les hôpitaux et les cliniques de Suisse à participer au DEP dès 2020. Mais les acteurs du secteur ambulatoire tels que les médecins de famille, les thérapeutes et les pharmacies sont exemptés de cette obligation. L’enquête montre donc que cette exemption n’est pas du goût de la population. C’est d’ailleurs spécialement le cas en Suisse romande, où 78% des sondés sont favorables à une obligation.
Bénéfices et risques
Plus des deux tiers des personnes interrogées pensent que l’échange numérique des informations médicales peut améliorer la qualité d’un traitement. Environ la moitié s’attend à ce que cette numérisation réduise aussi les coûts de la santé. Concernant les risques associés à un traitement numérisé des données de santé, les cyberattaques ciblées sont perçues comme le plus grand danger, devant les failles de sécurité des systèmes informatiques. Les risques de négligence humaine, de la part des patients ou des acteurs de la santé, apparaissent sous-estimés.
Jura rejoint quatre autres cantons romands pour le développement du DEP
La loi fédérale stipule que le DEP doit être un espace hautement sécurisé assurant la protection des données des patients. Au vu des exigences fédérales en la matière, des cantons se sont unis pour mettre en place une plateforme commune. En Suisse francophone, Genève, Valais et Vaud ont ainsi créé en 2018 l’association Cara, qui chapeaute la mise en place d’un dossier électronique du patient à l’échelle romande. L’association regroupe désormais cinq cantons membres. Après Fribourg, Jura vient de rejoindre Cara. Ces cinq cantons ont en outre confirmé leur intention de principe de confier la réalisation technique de leur plateforme commune de cybersanté à La Poste. Pour rappel, la solution fournie par La Poste pour le dossier électronique du patient (DEP) va se baser sur une solution tierce de l’entreprise allemande Siemens Healthineers.