Ressources énergétiques

Oracle se tourne vers le nucléaire modulaire pour ses besoins en calcul IA

Oracle a obtenu les autorisations nécessaires pour construire un centre de données alimenté par des réacteurs nucléaires modulaires (SMR). Ce projet s'inscrit dans l'explosion de la demande en calcul pour les besoins de l'intelligence artificielle. Ainsi que dans la quête des hyperscalers d'énergie peu carbonée.

L’entreprise NuScale est l’une des pionnières en matière de petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR). (Source: NuScale/Youtube)
L’entreprise NuScale est l’une des pionnières en matière de petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR). (Source: NuScale/Youtube)

Oracle prévoit la construction d’un centre de données alimenté par trois petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR). Relayée par plusieurs médias dont The Register, l'annonce a été faite par Larry Ellison, président et CTO d’Oracle, lors d'une récente conférence téléphonique avec des investisseurs. L'entreprise aurait déjà obtenu les autorisations nécessaires. 

Les atouts des réacteurs nucléaires modulaires

Contrairement aux centrales nucléaires classiques, les SMR ne nécessitent pas d'infrastructure massive. Ils sont conçus pour être produits en série et déployés plus rapidement, ce qui réduit les coûts de construction et les délais. Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), les SMR ont une capacité maximale de 300 MW par unité, soit environ un tiers de la puissance des réacteurs nucléaires classiques. Leur conception plus simple et le recours à des systèmes passifs pour la sécurité réduisent en outre la nécessité d'une intervention humaine en cas de défaillance. 

Mais malgré leur potentiel, aucun SMR n'est encore exploité commercialement à grande échelle. Certains projets pilotes, comme celui de l’entreprise NuScale, ont rencontré des difficultés, notamment en raison de l'augmentation des coûts de construction et des matières premières.

L’intérêt grandissant des hyperscalers pour le nucléaire

Oracle n'est pas le premier géant de la technologie à avoir ce type de projet. En septembre dernier, Microsoft a publié une offre d'emploi pour superviser la mise en œuvre d'une «stratégie énergétique mondiale pour les petits réacteurs modulaires (SMR) et les microréacteurs». L'objectif affiché étant de fournir une énergie efficace, fiable et peu carbonée. 

Google, pour sa part, s'est associé à Microsoft et à Nucor pour promouvoir les technologies d'électricité dite «propre», notamment la géothermie avancée, l'hydrogène et le nucléaire de nouvelle génération. Bien que Google n'ait pas spécifiquement mentionné le SMR, ces collaborations témoignent d'un intérêt croissant pour les énergies alternatives avancées.

Un autre hyperscaler a montré son intérêt pour l'énergie nucléaire. The Register rapporte en effet qu’AWS a acquis un centre de données alimenté par une centrale nucléaire américaine dans le cadre d'un accord de 650 millions de dollars avec Talen Energy.

Ces projets d'utilisation des SMR et l'intérêt croissant des hyperscalers pour l'énergie nucléaire sont liés à l'augmentation de la demande en calcul, alimentée par l'essor de l'intelligence artificielle. Celle-ci, comme en témoigne le giga datacenter de xAI (Elon Musk), consomme d'énormes quantités d’électricité, au point de poser des problèmes d'approvisionnement énergétique dans des villes déjà sous pression. Face à ces besoins croissants, les hyperscalers recherchent en outre des alternatives à faible émission de carbone, au-delà de l'énergie éolienne et solaire. 

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