Le triple agenda vert des départements IT
Pour les DSI d’entreprises engagées dans une réduction de leurs émissions, un triple agenda se présente. D’abord aider leur entreprise à mesurer leur empreinte pour orienter leurs initiatives et répondre aux exigences règlementaires. Ensuite contribuer aux optimisations et projets de réduction de l’impact environnemental lorsque le numérique est pertinent. Enfin, travailler à réduire l’impact environnemental de l’informatique elle-même.
La question de la durabilité a occupé les devants de la scène du dernier World Economic Forum, témoignant de la mise à l’agenda de l’écologie dans la plupart des grandes entreprises. Si elles ne subissent pour l’heure que rarement les effets physiques du réchauffement, les organisations se voient en revanche pressées de plus en plus d’agir vite et fort par les experts, la société, les autorités, quand ce ne sont pas leurs investisseurs et leurs clients. 62% des CxO sondés dans une récente enquête de Deloitte estiment ainsi que le changement climatique aura un impact important sur la stratégie et les opérations de leur organisation ces trois prochaines années. Et elles sont toujours plus nombreuses à afficher leurs ambitions de réduction, certaines se fixant des objectifs net zero.
Dans ce contexte, l’impact du numérique est contrasté, entre sa capacité à optimiser les systèmes existants et rendre possible des modèles plus vertueux, et ses propres effets indésirables. Cette même dualité – potentiel et nuisance – s’applique à la fonction informatique au sein des organisations. C’est ainsi un triple agenda qui se présente aux responsables et départements IT pour participer et contribuer aux initiatives de leur organisation:
Mesurer (lire le dossier). C’est sans doute le chantier immédiat le plus important pour les DSI de grandes entreprises (et bientôt des autres). Pour réduire leur empreinte carbone et répondre aux exigences règlementaires à venir, les organisations doivent être capables de la mesurer. Rares sont les entreprises à en être capables, d’autant plus si l’on y intègre les émissions indirectes hors de leur contrôle. L’IT est toute désignée pour mettre en œuvre ce travail et les outils de collecte de données d’émission tout au long de la chaîne de valeur, de production d’informations utiles aux décisions environnementales et de suivi de l’impact. Les principaux fournisseurs cloud et logiciels se pressent d’ailleurs de lancer des outils de mesure carbone.
Innover (lire le dossier). C’est bien de mesurer, mais encore faut-il agir. Pour réduire leurs émissions, les entreprises s’engagent dans de multiples initiatives d’optimisation des opérations et de développement de modèles commerciaux plus verts. Le deuxième agenda vert des DSI consiste à contribuer et apporter les outils technologiques et savoir-faire utiles à ces projets, lorsque c’est pertinent (attention au greenwashing). Mais aussi à collaborer avec les jeunes pousses innovant dans le domaine.
Optimiser (lire le dossier). C’est bien de mesurer, c’est bien d’innover, mais encore faut-il ne pas contribuer au problème. Le troisième agenda vert des DSI consiste à réduire l’empreinte de leur propres systèmes (y compris quand ils sont dans le cloud). Les leviers à leur disposition vont du choix des fournisseurs au développement d’une culture de la sobriété, en passant par la conception de l’architecture applicative, la gestion du parc informatique et l’efficacité énergétique du datacenter.
