Comment l’outil de GenAI suisse Isaac fait gagner du temps aux médecins
Saipient a récemment lancé Isaac, un assistant numérique pour les médecins qui vise à simplifier leurs tâches administratives et de documentation, à l’aide de l’IA générative. Daniel Gasteiger, Managing Director de la start-up suisse, répond à nos questions.
Comment votre assistant médical, nommé Isaac, tire-t-il parti de l’IA générative et sur quels modèles est-il fondé?
Isaac exploite l'IA générative à travers différents composants, notamment le voice-to-text, l'analyse de documents et la génération de codes de facturation. Nous intégrons un mélange de modèles open-source et propriétaires, soigneusement choisis pour optimiser chaque fonction. Tous les traitements de données sont gérés en toute sécurité dans un centre de données basé en Suisse, assurant ainsi le respect de normes strictes en matière de confidentialité des données.
Outre la transcription des consultations, l'outil extrait-il des données structurées? Les informations ainsi récupérées sont-elles ensuite automatiquement introduites dans des systèmes tiers?
Oui, Isaac peut extraire des données structurées de la documentation du patient grâce à une combinaison d'OCR et de modèles linguistiques (LLM). Toutefois, aucune information n'est automatiquement introduite dans des systèmes tiers sans l'examen et le consentement du médecin. Le médecin conserve l'entière responsabilité et le contrôle de toutes les informations saisies dans le dossier du patient, afin d'en garantir l'exactitude et la pertinence.
Les informations extraites sont-elles compatibles avec tous les systèmes du marché? L'extraction est-elle personnalisable?
Isaac prend en charge l'intégration semi-automatique avec les systèmes d'information clinique, ce qui permet de rationaliser les téléchargements de données. Les informations extraites sont personnalisables et alignées sur les normes communes en matière de données médicales, ce qui garantit leur compatibilité et leur adaptabilité à un large éventail d'outils de soins de santé.
A quel stade le médecin peut-il valider les informations extraites avant qu'elles ne soient sauvegardées?
Isaac s'articule autour d'un principe fondamental: le médecin doit examiner et valider tous les rapports générés avant qu'ils ne soient enregistrés dans les systèmes de gestion des patients. Cela garantit que chaque document reflète la supervision et l'expertise du médecin. Notre solution permet aux médecins de modifier ou d'améliorer manuellement les rapports à n'importe quel stade avant de les finaliser, y compris au moyen de commandes dans le système, ce qui en fait un outil flexible et centré sur le médecin qui n'automatise jamais les flux de travail sans validation directe.
Quelles sont les mesures techniques qui limitent le risque d'hallucinations par votre assistant IA? Quel est le taux d'hallucinations estimé?
Pour minimiser le risque d'hallucinations générées par l'IA, nous avons mis en œuvre plusieurs mesures techniques, notamment la génération améliorée par récupération (RAG) pour fonder les réponses sur des sources fiables et actualisées, ainsi que des filtres de plausibilité automatisés et semi-automatisés pour valider et affiner en permanence les résultats. Ces couches fonctionnent ensemble pour identifier et ajuster toute information potentiellement inexacte, garantissant ainsi un niveau plus élevé d'exactitude et de fiabilité des réponses.
Quelles sont vos attentes à l'égard du praticien en ce qui concerne les risques d'hallucinations? S'il doit tout vérifier, gagne-t-il pour autant du temps?
Isaac minimise les risques d'hallucination en permettant aux médecins de se fier à ses résultats et de ne vérifier que les détails critiques plutôt que chaque ligne. Cette vérification rationalisée permet un gain de temps substantiel, même avec un contrôle final.
Note de la rédaction: L'entreprise française Doctolib, acteur phare de la healthtech en Europe, a aussi enrichi sa plateforme d’un assistant IA pour les consultations médicales. Contrairement à la start-up zurichoise Saipient, Doctolib n’a pas répondu à nos demandes de clarification.