Genève va tester la circulation à grande échelle de navettes autonomes
Genève est sélectionnée, avec deux autres villes, pour tester la mise en place à large échelle de navettes autonomes. Ce projet pilote européen est doté d’un budget de 55 millions d’euros, dont 16 millions provenant de la Confédération suisse.
Il est prévu que pas moins de quinze minibus électriques sans conducteur sillonnent les rues de la cité de Calvin dès 2025. L’université de Genève (UNIGE) annonce que la ville fait partie des trois sélectionnés dans le cadre du projet de recherche pilote Horizon Europe ULTIMO, avec Kronach (Allemagne) et Oslo (Norvège). Ces navettes devraient assurer des parcours à la demande, porte-à-porte et 24h sur 24.
Doté d’un budget total de 55 millions d’euros sur quatre ans, dont 16 millions provenant de la Confédération suisse, le consortium impliqué dans cet ambitieux projet réunit vingt-trois partenaires de huit pays européens. Dont l’Université de Genève (UNIGE), les Transports publics genevois (TPG) ou encore la start-up genevoise MobileThinking. Le projet est aussi soutenu financièrement par la Commission européenne (à hauteur de 34 millions d’euros) et différents partenaires industriels.
Dans la continuité du programme H2020 AVENUE
Le fabricant Navya a été retenu. C’est déjà cette firme française qui avait livré les véhicules autonomes du projet H2020 AVENUE dont ULTIMO constitue la suite. Dans un communiqué, Navya rappelle avoir fourni dans ce cadre treize navettes, notamment à Genève (dans l’enceinte de l’Hôpital de Belle-Idée et à Meyrin) ainsi qu’à Sion. Les véhicules ont été testés entre 2018 et 2022. «Le succès de ces expérimentations ont conduit les initiateurs du projet AVENUE à évoluer vers une étape supérieure permettant des opérations à plus grande échelle en vue de l’ouverture du marché», précise le fabricant.
«Le but d’AVENUE était d’étudier la faisabilité technique et économique d’un service de transport à la demande automatisé ainsi que les freins psychologiques potentiels à son utilisation. Celui d’ULTIMO sera de mettre au point un vrai modèle d’affaires répondant aux problématiques économiques, légales et sécuritaires concrètes d’un tel service», explique de son côté Dimitri Konstantas, professeur ordinaire et directeur de l’Information Science Institute de la Geneva School of Economics (GSEM) de l’UNIGE. L’expert est en outre directeur technique d’ULTIMO.
L’UNIGE souligne que l'un des défis à relever en vue du déploiement à large échelle d’un réseau de transport public autonome réside dans la standardisation de la modélisation du territoire. Il s'agit de rendre ce processus compatible avec les systèmes de guidage d’un grand nombre de véhicules, et ainsi optimiser les coûts techniques, lit-on dans le communiqué de l’UNIGE.
A Genève, plusieurs types de navettes seront déployés afin de tester la compatibilité des systèmes. Le périmètre reste à définir.