La transformation numérique de la SSR fait grincer des dents
Lors de son congrès, le Syndicat suisse des mass media (SSM) a critiqué les projets numériques de la SSR. Précisant que ceux-ci avancent de manière non coordonnée et que la stratégie nationale n'est pas claire. La SSR réagit avec étonnement à ces reproches.
Une absence de stratégie ainsi qu’un risque d’une perte de qualité et de ressources… C'est ainsi que le Syndicat suisse des mass media (SSM) résume sa critique de la transformation numérique de la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR). Le syndicat qui, selon ses propres indications, représente les employés des médias électroniques, a discuté de la transformation numérique de la SSR lors de son congrès annuel du 20 mai.
Le communiqué du SSM indique que les collaborateurs de la SSR de toutes les régions linguistiques critiquent le fait que les projets numériques du diffuseur public suisse avancent de manière non coordonnée et sont guidés par une stratégie nationale peu claire. La participation à l’élaboration d’une stratégie ne serait plus qu’un simple alibi, selon les termes du syndicat. En outre, les employés remettent en question la priorité que la SSR accorde aux médias sociaux. De plus, les départements marketing et de distribution dicteraient le choix des sujets diffusés.
Dans sa liste de revendications, le syndicat exige entre autres «une véritable participation du personnel à la transformation numérique» ainsi qu’une «conception plus ciblée des nouveaux contenus pour les canaux numériques».
Dans son communiqué, le SSM dénonce également des mesures d'économie au détriment des collaborateurs, dont une réduction importante du personnel, un gel des embauches ainsi que le remplacement des ressources manquantes par des personnes externes. Le syndicat demande également «des mesures de formation et formation continue au lieu de licenciements» ainsi que «la suppression du gel des embauches au lieu de la sous-traitance à des externes».
La SSR n'est pas d'accord avec les critiques
Contactée par la rédaction, la SSR écrit qu'elle prend connaissance avec un certain étonnement des reproches et des revendications du partenaire social SSM. «Bien entendu, une phase de transformation dans une entreprise entraîne toujours des incertitudes pour tous les collaborateurs. Mais nous nous défendons résolument contre le reproche du SSM selon lequel il y aurait des "projets non coordonnés" ou "une participation alibi des collaborateurs”» . Par ailleurs, la SSR rappelle son mandat consistant à atteindre toutes les couches de la population et tous les groupes d'âge. Un mandat qui nécessite une stratégie de numérisation nationale et globale. «Nous respectons et vivons toutefois la diversité au sein de l'entreprise. C'est pourquoi la responsabilité des projets incombe aux directions des unités d'entreprise des régions linguistiques. Leurs différents rythmes de projet sont respectés», précise encore la SSR.