Projet franco-suisse pour mieux traiter les appels aux urgences à l’aide de l’IA
Un projet d’innovation transfrontalier, auquel participent notamment le Service des urgences du CHUV et la HEIG-VD, va entraîner des systèmes intelligents pour aider les centrales d’urgence à identifier les appels les plus critiques et à optimiser l’emplacement des ambulances sur le territoire.
L’IA peut-elle améliorer la prise en charge des appels au 144? C’est cas le parti pris d’un projet franco-suisse qui propose de recourir aux algorithmes à la fois pour détecter rapidement les appels les plus urgents et pour optimiser le déploiement des véhicules de secours. Le projet SIA-REMU (pour Système d’Intelligence Artificielle pour la REgulation Médicale des Urgences) mené dans le cadre d’Interreg réunit des acteurs publics et privés des deux côtés de la frontière.
Le premier volet du projet concerne la détection des appels les plus critiques adressés aux urgences (144 en Suisse, CRRA 15 en France) à l’aide de l’IA. Joint par la rédaction, le Dr Fabrice Dami, médecin répondant du 144 au Service des urgences et coordinateur du projet du côté suisse, explique que le modèle va être entraîné avec les données d’appels enregistrés pendant plusieurs années dont on connaît la sévérité. Le système intelligent devrait ainsi être à même d’identifier les cas les plus sensibles à partir du ton de l’appelant et des mots-clés utilisés. A l’issue du projet, l’idée est que l’algorithme écoute les échanges téléphoniques et alerte automatiquement le collaborateur de la centrale dans les cas critiques détectés.
Conduit par la HEIG-VD, le deuxième volet du projet se propose de recourir à l’IA pour optimiser le déploiement des ambulances, sur la base de données stables (lieux les plus denses en population, lieux où les interventions sont les plus fréquentes, etc.) et dynamiques (météo, événement, etc.).
Les Services des urgences du CHUV, le Centre hospitalier universitaire de Besançon, l’université de Franche-Comté et HEIG-VD, et les sociétés Maincare (F) et Techwan (CH) sont partie prenantes dans le projet. Les institutions publiques bénéficient de 2 millions de financement public (dont près de 600’000 francs côté suisse) pour le projet qui verra son terme fin 2022.