Algorithmes
Des algorithmes pour l’économie?
Ils fixent les prix, influent sur les décisions d’achat sur les marchés financiers, analysent les risques et opportunités et sont même membres des conseils d’administration. Les algorithmes deviennent un moteur de plus en plus puissant pour le développement économique.
Christoph Höinghaus est CEO de Trivadis depuis 2013. (Quelle: Trivadis)
Christoph Höinghaus est CEO de Trivadis depuis 2013. (Quelle: Trivadis)
Cela fait plus d’un an que Vital siège au conseil d’administration de la société Deep Knowledge, une société de participation avec siège à Hongkong. Vital signifie «Validating Investment Tool for Advancing Life Science» et il est le premier système intelligent qui en tant que membre votant à part entière d’un conseil d’administration influe sur la surveillance d’une entreprise. La société investit dans des entreprises médicales et selon la déclaration de Dmitry Kaminskiy, un autre membre du conseil d’administration, l’avis de Vital «est probablement le plus important». Une autre intelligence artificielle célèbre se trouve depuis quatre ans sous les feux de la rampe. Il s’agit de Watson, un système cognitif d’IBM qui s’était imposé le 16 février 2011 face à deux champions dans le jeu quizz «Jeopardy». Watson est utilisé aujourd’hui dans la médecine et le domaine financier.
Ces deux exemples montrent l’usage de plus en plus fréquent de systèmes intelligents dans l’économie. L’analyste en chef de Gartner, Peter Sondergaard, a décrit cette tendance lors de son discours d’ouverture du symposium Gartner en octobre de l’année dernière: «Imaginez un marché où des millions et des millions d’algorithmes sont à disposition. Chacun est un bout de logiciel qui résout un problème ou ouvre une opportunité de marché.» Et il considère que la prochaine impulsion d’innovations viendra de la large utilisation de ces algorithmes dans le traitement des données sur l’Internet des objets (IoT). IBM a fait savoir à la mi-décembre 2015 que 1000 nouveaux emplois seront créés dans le domaine Watson IoT à Munich dans l’objectif «de rendre intelligents des appareils, systèmes et capteurs mis en réseau à travers des capacités cognitives et d’exploiter de nouvelles opportunités de marché.» Le commerce à haute fréquence à la bourse, la fixation automatique des prix et l’analyse de très grandes quantités de données sont d’ores et déjà des domaines d’utilisation importants et bien établis des systèmes intelligents. D’autres suivront.
Les domaines où les algorithmes ont déjà fait leurs preuves
On entend par commerce à haute fréquence les transactions boursières entre ordinateurs. Ils achètent et vendent des titres de plus en plus rapidement et entièrement automatiquement. Tout est commandé à travers des algorithmes qui décident très rapidement sur la base d’une multitude d’informations quels titres doivent être acquis ou vendus à quel cours. Il y a deux ans, la moitié des transactions aux Etats-Unis s’effectuait déjà par l’intermédiaire de tels systèmes. En Europe, cela représentait à l’époque environ un quart.
La fixation automatique ou également dynamique des prix signifie que les prix sont ajustés très rapidement selon une multitude de facteurs, comme par exemple la demande, la météo, l’offre ou l’heure. En principe, les algorithmes surveillent en continu la propension à payer des clients et ajustent les prix conformément. Le chef d’Uber, Travis Kalanick, expliquait l’utilisation des algorithmes comme suit au journal «Tages-Anzeiger»: «Nous ne fixons pas le prix. Le marché fixe le prix. Et nous disposons d’algorithmes qui déterminent le marché.»
L’analyse de très grandes quantités de données à l’aide d’algorithmes permet aux entreprises de prendre des décisions perspicaces sur la base d’informations globales. Ainsi, l’utilisation du procédé d’analyse statistique vient par exemple à l’aide des planifications des besoins et des ventes ainsi que de l’optimisation des processus et des procédés techniques. Ou bien, des algorithmes viennent prédire des événements futurs, tels que les résiliations de contrat à venir. Grâce à ces informations, les entreprises peuvent agir à temps et mieux fidéliser un client. Les sociétés de cartes de crédit et de télécommunication utilisent depuis longtemps de nombreux systèmes intelligents afin de détecter très rapidement, voire même prévenir les fraudes.
Les avantages liés à l’usage des algorithmes sont évidents: ils peuvent prendre des décisions sur la base de faits de manière beaucoup plus rapide et claire. Ainsi, le commerce à haute fréquence empêche selon l’étude «High Frequency Trading and End-of-Day Price Dislocation» des économistes Zhan, Cumming et Aitken les manipulations du marché. La fixation dynamique des prix offre aux entreprises un outil intéressant pour que les prix des produits soient beaucoup plus proches du marché et qu’elles aient plus de succès que la concurrence. C’est la raison pour laquelle elle est testée et utilisée de plus en plus fréquemment également en Suisse. Par exemple dans le domaine du commerce en ligne par Galaxus/Digitec, Brack et Coop ou également dans le secteur du tourisme. L’analyse perspicace des nombreuses données collectées au sein et autour de l’entreprise, en tant qu’autre domaine d’utilisation éprouvé des algorithmes, aide les entreprises à mieux comprendre les clients et le marché, à placer les produits et services de manière plus rapide et plus ciblée, à économiser des coûts, à augmenter le bénéfice et à optimiser les avantages concurrentiels. C’est la raison pour laquelle ce domaine d’utilisation, également appelé «Big Data Analytics», est très intéressant pour toutes les entreprises. Cela entraîne en outre la création d’une nouvelle profession qui s’occupe exclusivement de l’utilisation intelligente d’algorithmes aux fins de la collecte d’informations. Elle s’appelle «Data Scientist».
L’utilisation de plus en plus fréquente des algorithmes dans l’économie ne présente cependant pas que des avantages: il n’est pas toujours vrai que toutes les décisions prises par l’intermédiaire de systèmes intelligents soient dans tous les cas les meilleures décisions. Ainsi, le commerce à haute fréquence est susceptible d’aggraver les situations de crise à la bourse en raison du volume élevé et rapide de transactions. La fixation dynamique des prix peut dans certaines conditions fausser la concurrence, comme le montre par exemple l’étude «Antitrust and the Robo-Seller: Competition in the Time of Algorithms» du célèbre professeur de droit Salil Mehra. Le domaine des «Big Data Analytics» connaît un développement tellement fort que les études fiables relatives aux graves inconvénients de l’utilisation des algorithmes dans ce secteur ne sont pas encore très répandues. Il est tout de même remarquable que de nombreux consommateurs en Europe se montrent critiques vis-à-vis de la création de profils par les entreprises. Ainsi, l’analyse du comportement des consommateurs par des systèmes intelligents pour servir de base à la conception des produits et des prix devient un défi pour les entreprises. Il s’agit de bien expliquer les avantages et d’établir une procédure claire et compréhensible pour les clients et le législateur.
Ce n’est qu’en apparence que l’utilisation des algorithmes dans l’économie est à ses premiers balbutiements. Cela fait longtemps que les algorithmes ont fait leurs preuves dans les trois domaines du commerce boursier assisté par ordinateur, la fixation dynamique des prix et les Big Data Analytics. Il est recommandé à toute entreprise qui envisage l’usage de systèmes intelligents d’examiner les solutions correspondantes en détail et de considérer l’adoption. Il en est autrement néanmoins dans les nouveaux domaines d’utilisation. De nombreux grands fabricants, tels qu’IBM, Microsoft, Bosch, l’ensemble de la branche automobile et beaucoup d’autres sont sur le point de trouver de nouveaux domaines d’utilisation pour les algorithmes. Cela mènera à des solutions innovantes dans un avenir proche. Une affaire intéressante à suivre.
Ces deux exemples montrent l’usage de plus en plus fréquent de systèmes intelligents dans l’économie. L’analyste en chef de Gartner, Peter Sondergaard, a décrit cette tendance lors de son discours d’ouverture du symposium Gartner en octobre de l’année dernière: «Imaginez un marché où des millions et des millions d’algorithmes sont à disposition. Chacun est un bout de logiciel qui résout un problème ou ouvre une opportunité de marché.» Et il considère que la prochaine impulsion d’innovations viendra de la large utilisation de ces algorithmes dans le traitement des données sur l’Internet des objets (IoT). IBM a fait savoir à la mi-décembre 2015 que 1000 nouveaux emplois seront créés dans le domaine Watson IoT à Munich dans l’objectif «de rendre intelligents des appareils, systèmes et capteurs mis en réseau à travers des capacités cognitives et d’exploiter de nouvelles opportunités de marché.» Le commerce à haute fréquence à la bourse, la fixation automatique des prix et l’analyse de très grandes quantités de données sont d’ores et déjà des domaines d’utilisation importants et bien établis des systèmes intelligents. D’autres suivront.
Les domaines où les algorithmes ont déjà fait leurs preuves
On entend par commerce à haute fréquence les transactions boursières entre ordinateurs. Ils achètent et vendent des titres de plus en plus rapidement et entièrement automatiquement. Tout est commandé à travers des algorithmes qui décident très rapidement sur la base d’une multitude d’informations quels titres doivent être acquis ou vendus à quel cours. Il y a deux ans, la moitié des transactions aux Etats-Unis s’effectuait déjà par l’intermédiaire de tels systèmes. En Europe, cela représentait à l’époque environ un quart.
La fixation automatique ou également dynamique des prix signifie que les prix sont ajustés très rapidement selon une multitude de facteurs, comme par exemple la demande, la météo, l’offre ou l’heure. En principe, les algorithmes surveillent en continu la propension à payer des clients et ajustent les prix conformément. Le chef d’Uber, Travis Kalanick, expliquait l’utilisation des algorithmes comme suit au journal «Tages-Anzeiger»: «Nous ne fixons pas le prix. Le marché fixe le prix. Et nous disposons d’algorithmes qui déterminent le marché.»
L’analyse de très grandes quantités de données à l’aide d’algorithmes permet aux entreprises de prendre des décisions perspicaces sur la base d’informations globales. Ainsi, l’utilisation du procédé d’analyse statistique vient par exemple à l’aide des planifications des besoins et des ventes ainsi que de l’optimisation des processus et des procédés techniques. Ou bien, des algorithmes viennent prédire des événements futurs, tels que les résiliations de contrat à venir. Grâce à ces informations, les entreprises peuvent agir à temps et mieux fidéliser un client. Les sociétés de cartes de crédit et de télécommunication utilisent depuis longtemps de nombreux systèmes intelligents afin de détecter très rapidement, voire même prévenir les fraudes.
Avantages
Les avantages liés à l’usage des algorithmes sont évidents: ils peuvent prendre des décisions sur la base de faits de manière beaucoup plus rapide et claire. Ainsi, le commerce à haute fréquence empêche selon l’étude «High Frequency Trading and End-of-Day Price Dislocation» des économistes Zhan, Cumming et Aitken les manipulations du marché. La fixation dynamique des prix offre aux entreprises un outil intéressant pour que les prix des produits soient beaucoup plus proches du marché et qu’elles aient plus de succès que la concurrence. C’est la raison pour laquelle elle est testée et utilisée de plus en plus fréquemment également en Suisse. Par exemple dans le domaine du commerce en ligne par Galaxus/Digitec, Brack et Coop ou également dans le secteur du tourisme. L’analyse perspicace des nombreuses données collectées au sein et autour de l’entreprise, en tant qu’autre domaine d’utilisation éprouvé des algorithmes, aide les entreprises à mieux comprendre les clients et le marché, à placer les produits et services de manière plus rapide et plus ciblée, à économiser des coûts, à augmenter le bénéfice et à optimiser les avantages concurrentiels. C’est la raison pour laquelle ce domaine d’utilisation, également appelé «Big Data Analytics», est très intéressant pour toutes les entreprises. Cela entraîne en outre la création d’une nouvelle profession qui s’occupe exclusivement de l’utilisation intelligente d’algorithmes aux fins de la collecte d’informations. Elle s’appelle «Data Scientist».
Inconvénients
L’utilisation de plus en plus fréquente des algorithmes dans l’économie ne présente cependant pas que des avantages: il n’est pas toujours vrai que toutes les décisions prises par l’intermédiaire de systèmes intelligents soient dans tous les cas les meilleures décisions. Ainsi, le commerce à haute fréquence est susceptible d’aggraver les situations de crise à la bourse en raison du volume élevé et rapide de transactions. La fixation dynamique des prix peut dans certaines conditions fausser la concurrence, comme le montre par exemple l’étude «Antitrust and the Robo-Seller: Competition in the Time of Algorithms» du célèbre professeur de droit Salil Mehra. Le domaine des «Big Data Analytics» connaît un développement tellement fort que les études fiables relatives aux graves inconvénients de l’utilisation des algorithmes dans ce secteur ne sont pas encore très répandues. Il est tout de même remarquable que de nombreux consommateurs en Europe se montrent critiques vis-à-vis de la création de profils par les entreprises. Ainsi, l’analyse du comportement des consommateurs par des systèmes intelligents pour servir de base à la conception des produits et des prix devient un défi pour les entreprises. Il s’agit de bien expliquer les avantages et d’établir une procédure claire et compréhensible pour les clients et le législateur.
Conclusion
Ce n’est qu’en apparence que l’utilisation des algorithmes dans l’économie est à ses premiers balbutiements. Cela fait longtemps que les algorithmes ont fait leurs preuves dans les trois domaines du commerce boursier assisté par ordinateur, la fixation dynamique des prix et les Big Data Analytics. Il est recommandé à toute entreprise qui envisage l’usage de systèmes intelligents d’examiner les solutions correspondantes en détail et de considérer l’adoption. Il en est autrement néanmoins dans les nouveaux domaines d’utilisation. De nombreux grands fabricants, tels qu’IBM, Microsoft, Bosch, l’ensemble de la branche automobile et beaucoup d’autres sont sur le point de trouver de nouveaux domaines d’utilisation pour les algorithmes. Cela mènera à des solutions innovantes dans un avenir proche. Une affaire intéressante à suivre.
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9055
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