Le Human Brain Project victime collatérale de l’initiative contre l’immigration de masse?
L’Union Européenne a suspendu les discussions sur la participation suisse aux programmes de recherches européens, et à Erasmus. Le Human Brain Project pourrait être touché.
Bruxelles avait menacé Berne des conséquences d’une acceptation de l’initiative contre l’immigration de masse. Dimanche, un porte-parole de la Commission européenne a confirmé que l’UE mettait à exécution sa menace, en gelant les négociations sur la participation suisse aux programmes universitaires «Horizon 2020» (recherche) et «Erasmus» (semestres d’études à l’étranger), révèle 24heures.ch.
La Suisse espérait créer 8000 emplois avec le huitième programme de recherche européen Horizon 2020, doté de près de 100 milliards de francs suisse, dont 4,4 milliards qui seraient investis par la Confédération. «La Suisse est un des pays qui participe le plus, obtient le plus haut taux de succès et le plus de fonds», rappelle le journal. L'EPFL et l'UNIL se sont déclarés très inquiets des conséquences de l'initiative.
Le programme européen englobe une partie du Human Brain Project, budgété à un milliard d’euros. «C’est d’une valeur inestimable qu’une haute école suisse puisse héberger un tel projet. Si nous sommes exclus d’Horizon 2020, cela serait mis en danger», estime le président de la Conférence des recteurs des Universités suisses, Antonio Loprieno, au Tages Anzeiger.
Pour ce projet, c’est l’Allemagne qui reçoit les plus grosses subventions, alors que la Suisse est le plus gros contributeur, au prorata de sa population, indique la Tribune de Genève.
Conséquences pour l’ensemble du monde académique
Antonio Loprieno rappelle que pour chaque franc investi en Europe par la Suisse dans la formation et la recherche, 1.50 franc revient dans le pays. L’homme ne craint pas la fuite des professeurs, même si l’image des Universités serait écorchée. La CRUS a d’ores et déjà écrit au Conseil fédéral pour lui faire part de ses craintes.
«Les dernières déclarations de Bruxelles déstabilisent nos chercheurs sur la poursuite du programme Horizon 2020. Mais nous croyons que grâce à la politique et à la diplomatie, nous réussirons à trouver des compromis», explique Roland Siegwart, vice-président de la recherche et des relations économiques de l’EPFZ, à notre rédaction. L’institution a reçu, depuis 2007, environ 200 millions de francs de l’UE pour ses projets. «Avec Horizon 2020, l’innovation et la collaboration entre la recherche et l’industrie seront renforcées. Si nous devons nous limiter à la Suisse, les conséquences seraient fatales pour l’EPFZ et l’ensemble du monde de la recherche suisse.»
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