Barry O’Reilly: «L’approche lean start-up est une méthode scientifique pour réduire l’incertitude»
Barry O’Reilly est consultant et coach d’entreprises. Il est le co-auteur de «Lean Enterprise: How High Performance Organizations Innovate At Scale». Entretien.
Comment caractériseriez-vous l’approche lean start-up?
Pour moi, c’est une méthode scientifique pour réduire l’incertitude. Pour éviter de construire des choses que les clients ne veulent pas ou choisir la mauvaise technologie. L’approche lean startup est une excellente méthode pour tester systématiquement des hypothèses, pour voir si un nouveau modèle d’affaires, un nouveau processus ou un nouvel outil fonctionne avec les personnes pour lesquelles il est conçu. Et d’utiliser leur feedback pour l’améliorer encore et encore. L’une des idées consiste à travailler par petits lots en faisant de petites expérimentations débouchant sur des progrès. L’approche s’applique donc à toutes les entreprises et pas seulement aux start-up.
Que pensez-vous d’autres approches, comme le design thinking ou le continuous delivery?
Il y a beaucoup d’autres techniques et outils très utiles, c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons écrit «Lean Enterprise». L’idée centrale est de concevoir le bon produit en développant et en testant rapidement des prototypes économiques auprès des utilisateurs. Avec des product owners à la tête d’équipes cross-fonctionnelles (analystes, développeurs, opérations), on peut aller très vite de la stratégie à l’exécution. Et récolter sans cesse du feedback. En 2011, Amazon faisait 1000 déploiements par heure, alors que d’autres entreprises ne font que deux releases par an. Elles n’apprennent donc que deux fois par an.
Quel est le rôle des managers?
Il faut remplacer le command & control par l’Auftragstaktik (commandement par mission). Les leaders sont là pour donner une direction que chacun puisse comprendre, et ensuite faire con ance aux collaborateurs et les laisser développer des hypothèses et faire les expérimentations nécessaires. Le leader doit aussi coacher, donner un cadre et des techniques, et motiver les collaborateurs à résoudre des problèmes. Il doit poser des questions ouvertes stimulantes: Où es-tu bloqué? Comment puis-je t’aider? A quelle vitesse peut-on tester ton idée? Comment saurai-je si ça marche? Pour moi, c’est ça le leadership. La pire chose que l’on puisse faire c’est d’engager des gens intelligents et de leur dire ce qu’ils doivent faire.
Kommentare
« Plus