Les populations n’ont pas confiance dans l’emploi de l’IA par les entreprises
La moitié de la population mondiale n’a pas confiance dans l’IA, selon le nouveau baromètre d’Edelman. Dans les pays occidentaux, moins d’un tiers des sondés est à l’aise avec l’emploi de l’IA dans les entreprises et seulement une personne sur cinq se réjouit de l’essor de cette technologie. Ces résultats s’inscrivent dans un contexte de défiance croissante dans les autorités, dans les entreprises et dans le progrès.
La confiance dans l’IA s’érode dans le monde entier, selon le baromètre 2025 d’Edelman basé sur les réponses de plus de 33’000 personnes dans 28 pays. La défiance est particulièrement grande dans les pays développés. Ainsi 77% des Indiens ont confiance dans l’IA contre 32% seulement des Français. On est aussi plus défiant à l’égard de cette technologie quand on est une femme, quand on a plus de 55 ans et quand on a des revenus peu élevés.
Alors que le secteur technologique est mieux considéré que l’économie en général, les craintes liées aux technologies augmentent, qu’îl s’agisse de cyberattaques, de guerre informationnelle ou de pertes d’emploi causées par l’automatisation.
Déclin de la confiance dans les élites et dans le progrès
La défiance dans l’IA s’inscrit dans un contexte où les populations ont de moins en moins confiance dans leurs gouvernements, dans leurs employeurs et dans les élites. Les élections n’y changent rien. Deux tiers des sondés jugent que les riches ne paient pas les impôts qu’ils devraient et que leur égoïsme est à l’origine de nombreux problèmes.
En parallèle, les craintes sont en augmentation, notamment en matière de globalisation, de récession économique et donc de technologies. Seul 27% des sondés se réjouissent ainsi de l’emploi croissant de l’IA. Même en Chine ou en Inde, la prolifération de cette technologie convainc moins d’une personne sur deux.
Les populations ont aussi moins confiance dans le progrès. Seul 36% des sondés estiment que les choses iront mieux pour la prochaine génération et, dans les pays développés, cette proportion passe à moins d’une personne sur cinq.
Les griefs pèsent sur la confiance
Les personnes sondées n’ont par ailleurs jamais été aussi inquiètes de faire l’expérience de préjudices, de discriminations ou de racisme. Et le phénomène touche toutes les catégories. Dans pratiquement tous les pays, la majorité de la population s’estime lésée par les entreprises, les gouvernements et un système favorisant les plus riches. Les populations ont ainsi le sentiment que ce qui profite à des personnes ne partageant pas leurs idées se fait à leurs dépens, et elles ont de moins en moins confiance dans les autorités et les entreprises. Le contrat social est ainsi menacé.
Les populations attendent des entreprises qu’elles leur fournissent des emplois bien rémunérés et qu’elles les forment pour rester compétitifs. Plus généralement, les entreprises doivent en faire davantage, qu’il s’agisse d’enjeux sociétaux (changement climatique, désinformation) ou de civilité sur le lieu de travail.
Moins d’une personne sur deux approuve l’emploi de l’IA dans les entreprises
Le contexte de défiance et de mécontentement n’est pas propice à l’emploi de l’IA dans les organisations. Ils sont moins de la moitié dans le monde et moins d’un tiers dans les pays occidentaux à se dire à l’aise avec ces usages en augmentation. L’emploi de l’IA par les entreprises est particulièrement désapprouvé par les seniors et les personnes ayant des bas revenus.
