Les Suisses divisés sur le principe du recrutement par chatbot
Près d'un tiers des actifs suisses seraient prêts à passer un entretien d'embauche avec un chatbot d'intelligence artificielle, tandis que la même proportion s'y refuse. C'est ce que montre une nouvelle étude mandatée par Xing sur le thème de l'IA dans le monde professionnel. En outre, les personnes à la recherche d'un emploi utilisent déjà l'IA générative pour postuler.
L’IA générative commence à bouleverser les procédures RH. Le réseau social professionnel Xing a publié une étude consacrée à l'utilisation de l'IA dans le processus de recrutement.
Entretien d'embauche avec un chatbot
Un tiers des 1000 professionnels suisses interrogés sont prêts à passer un entretien d'embauche avec un chatbot dopé à l'IA. Aussi bien par écrit qu'oralement (ChatGPT pourra d'ailleurs bientôt reconnaître les entrées vocales et prononcer les réponses à haute voix). Toutefois, un quart des personnes interrogées désirent absolument parler à une personne réelle plus tard dans le processus de candidature. 12% ne jugent pas cela nécessaire.
Un autre tiers des sondés refusent catégoriquement de passer un entretien avec une IA. Le tiers restant est plutôt opposé à cette procédure, mais l'accepterait s'il n'y avait pas d'alternative.
Les hommes (39%) sont nettement plus ouverts à un entretien d'embauche avec un chatbot que les femmes (31%), est-il précisé. Ventilés par âge, les Millennials (27 à 42 ans) sont les plus disposés (43%). Viennent ensuite la génération Z (18 à 26 ans) avec 36% et la génération X (43 à 58 ans) avec 31% Les baby-boomers (59 à 65 ans) seraient les plus réticents: parmi eux, seuls 21% s'imaginent pouvoir se frotter à une IA dans ce contexte.
Différences entre les fonctions et les secteurs d'activité
Les employés occupant des postes de direction seraient en outre plus ouverts à l'idée (39%) que les personnes sans fonction dirigeante (32%). Il existe également des différences entre secteurs. C'est dans le domaine de l'informatique, du conseil et de la communication que la disposition à passer un entretien d'embauche avec une IA est la plus élevée (49%). La proportion est la plus faible dans le secteur de la santé et du social (26%).
La part d'acceptation qui ressort de l'étude «ne peut perdurer que si les processus basés sur l'IA sont perçus comme équitables par les candidates et les candidats», fait observer Sandra Bascha, responsable de la communication de Xing pour la Suisse. C'est pourquoi elle est d’avis que l'utilisation de l'IA doit être transparente.
L'IA aide à la recherche d'emploi, davantage en Suisse romande
Les demandeurs d'emploi eux-mêmes utilisent parfois l'IA dans le processus de candidature. Selon l'étude, un tiers des personnes actives qui ont postulé à un nouvel emploi au cours des deux dernières années ont déjà utilisé consciemment l'intelligence artificielle dans le cadre de leur candidature. L'IA serait surtout utilisée pour la rédaction du CV ou de la lettre de motivation, mais aussi pour collecter des informations sur l'employeur ou, dans une moindre mesure, pour se préparer à l'entretien d'embauche.
Les différences régionales sont frappantes: selon l'enquête, 40% des personnes interrogées en Suisse romande utilisent l'IA dans le cadre du processus de candidature, alors qu'elles sont nettement moins nombreuses à le faire en Suisse alémanique (29%).
