Selon EY, les assureurs suisses n’innovent pas suffisamment
EY incite les assureurs suisses à cannibaliser leur propre modèle d'affaires, dans le cadre d'une nouvelle étude faisant observer que les efforts d’innovation du secteur sont insuffisants.
«En matière d'innovation, les assureurs de Suisse restent plutôt sur la défensive, mettant ainsi en jeu l’avenir de la Suisse en tant que haut lieu du secteur de l’assurance», déclare Yamin Gröninger, Insurance Business Development Leader chez EY Suisse. Menée auprès de 15 dirigeants de compagnies d'assurance du marché suisse, la quatrième édition de l’étude «Dying, Surviving or Thriving» révèle notamment que même si les compagnies établies commencent à se préoccuper des thématiques de l’orientation client, de la numérisation et de l’innovation, les efforts qu'elles fournissent actuellement seront insuffisants en vue de répondre aux attentes croissantes des clients et des exigences technologiques.
L’innovation porte au-delà des produits et prestations
L’étude d’EY montre que le secteur suisse des assurances manifeste tout de même une prise de conscience de la nécessité d’innover. Différentes initiatives sont mises en place, entres autres via l’ouverture de labs et de centres dédiés à l’innovation et à la collaboration avec des start-up (comme chez Generali Suisse et Groupe Mutuel). Mais ses efforts sont fournis de façon trop restreinte, selon EY, car ils portent avant tout sur les produits et les prestations de service, alors qu’il conviendrait d’innover en n’hésitant pas à cannibaliser son propre modèle d'activités traditionnel, en le transformant de fond en comble. C'est-à-dire en repensant la manière de proposer sa protection d’assurance, sa façon d'aborder les clients et son approche pour l’organisation et l’évolution de ses collaborateurs.
Changer la culture d’entreprise et la fonction de l’IT
Le cabinet de conseil observe que faute d’aborder l’innovation dans le cadre d’un processus global de transformation de leur modèle d’affaires, les assureurs peinent trop souvent à déployer leurs innovations à l’échelle de l’entreprise et voient leurs collaborateurs les plus talentueux les délaisser. Pour éviter ce phénomène, «les assureurs doivent réorienter leur environnement de travail de A à Z» et créer une culture adaptée à des collaborateurs différents et pourvus du sens de l’innovation, explique EY.
En outre, l’étude souligne que les systèmes informatiques hérités entravent le développement d'une infrastructure à la pointe, alors qu’il conviendrait de faire passer l’IT d'une fonction d'assistance périphérique à une compétence clé. Aux dire de l’auteure principale de l’étude : «Le noyau des leaders de l’assurance de demain sera constitué d’entreprises de technologie vendant des assurances.»