La responsabilité individuelle est ancrée dans notre ADN
Il y a 25 ans, l’industrie des TIC réalisa un travail de pionnier dans le domaine de la durabilité. Le système Swico Recycling est aujourd’hui considéré comme une référence dans le monde entier et permet le recyclage de 95% des appareils usagés.
En 1976, l’Internet commercial, la consommation de données mobiles et les applications permettant d’accomplir des tâches du quotidien n’avaient pas encore vu le jour. Pourtant, l’industrie s’intéressait déjà à la question du recyclage. Une démarche justifiée à plus d’un titre: la production d’appareils électriques et électroniques laisse une empreinte écologique non négligeable, en raison non seulement des émissions de CO2, mais également de son impact sur la biodiversité. L’extraction et l’exploitation des différentes matières premières portent de graves atteintes au paysage. Les appareils numériques renferment des composants riches en métaux précieux comme l’or, l’argent, le cuivre ou le palladium. Si ces derniers ne sont utilisés qu’en très petites quantités, tout comme les terres rares, leur extraction demeure toutefois coûteuse et nocive pour l’environnement.
La récupération de ces composants exerce donc une influence considérable sur le bilan écologique de l’industrie. Dans un contexte mondial où les appareils numériques sont de plus en plus présents au bureau, à la maison et pendant les loisirs, l’impact d’un recyclage systématique et rigoureux en Suisse apparaît comme d’autant plus important. Le système Swico Recycling a permis d’économiser 38 millions de tonnes de CO2 au cours des seules dix dernières années. 80% de ces économies sont attribuables à la récupération de l’or: on considère aujourd’hui que l’Urban Mining est jusqu’à huit fois plus respectueux de l’environnement que l’extraction de matières premières.
Allongement du cycle de vie
À l’heure actuelle, 95% des appareils mis sur le marché parviennent dans le système Swico Recycling à la fin de leur cycle de vie. Malgré ces résultats, le secteur ne s’estime pas satisfait. La responsabilité individuelle est ancrée dans l’ADN de l’industrie des technologies et nous entendons poursuivre nos efforts. Le système de recyclage lui-même présente un potentiel de réduction de l’empreinte écologique, sur le plan logistique par exemple. Mais avant même la fermeture du cycle des matières en fin de vie, l’allongement de la durée d’utilisation des appareils est devenu une composante essentielle de l’économie circulaire. La réalisation de cet objectif passe en premier lieu par la fabrication d’appareils robustes et durables. La récupération des produits en état de marche dont les usagers ont décidé de se débarrasser et leur réintroduction dans le circuit de consommation constituent une autre facette du défi qui nous est posé. Depuis quelques années, les programmes et offres de reprise mis en place par les fabricants pour reconditionner et revendre les appareils numériques de valeur rencontrent un franc succès. Durabilité et rentabilité vont ici de pair: la création de valeur est étendue à un deuxième cycle de vie et la nécessité d’une production coûteuse – une réalité d’autant plus marquée avec l’augmentation du prix des matières premières – devient obsolète.
Autres innovations
Même le meilleur système de recyclage au monde ne suffira pas à lui seul à atteindre les objectifs climatiques ambitieux que s’est fixés la communauté internationale. Notre secteur devra continuer à s’améliorer et à considérer la durabilité comme un concept global. La numérisation est un processus particulièrement énergivore: l’augmentation des données entraîne une augmentation de la consommation d’électricité. Si la diffusion massive et l’utilisation ininterrompue des terminaux expliquent en partie cette situation, la consommation accrue de données liée aux produits numériques tels que les films en haute résolution, la réalité augmentée ou la réalité virtuelle a également sa part de responsabilité. Dans certains domaines, on constate la présence d’effets rebond qui compensent les économies d’énergie et dont l’ampleur n’a pas encore été suffisamment étudiée.
Fidèle à son souhait d’accorder une place centrale à la responsabilité individuelle, Swico a lancé une étude scientifique dont les résultats devraient être dévoilés au cours de l’été. Celle-ci examine les émissions de gaz à effet de serre, les éventuels gains de substitution ainsi que les effets rebond de divers produits numériques relevant des domaines du travail, des loisirs et de la mobilité. L’objectif est d’améliorer notre compréhension du secteur des technologies et des leviers susceptibles de favoriser une numérisation plus respectueuse de l’environnement. La société ne pourra toutefois pas échapper à une remise en question de sa consommation de données. Comme dans tous les domaines, les consommatrices et les consommateurs restent le vecteur de changement le plus puissant.