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Quel avenir pour les SI des grandes organisations?

par Yeslem El Hamed et Morgan Calles, Managers pour l’offre de conseil NextGen IT de Wavestone Switzerland SA.

Une question simple à laquelle il est pourtant difficile de répondre avec certitude. Une observation du marché laisse entrevoir un changement de paradigme: tractée par l’omniprésence du digital à tous les étages des organisations, le SI est de moins en moins perçu comme pure commodité et se destine à devenir un vecteur d’accélération pour les fonctions métiers.

Un virage important s’annonce donc pour les DSI et il semble lucide de considérer que le cloud (et services managés) jouera un rôle important dans sa négociation.

 

Mais pourquoi le cloud?

Alors que les grands fournisseurs de cloud orientent le marché des technologies de l’information, une grande majorité des organisations non spécialistes de l’IT seront de moins en moins en mesure de suivre la cadence. La tentation de déléguer un pan de son système d’information pour se focaliser sur ses savoir-faire métier et leur valorisation par le digital semble donc une direction cohérente pour les années à venir.

Par ailleurs, ce nouveau paradigme transporte le SI dans un monde où le «Time-to-market», la puissance de calcul (notamment pour des initiatives data), l’amélioration de l’expérience client et la transformation agile des méthodes de travail sont rois. Terrains où le cloud excelle avec une pléthore de services prêts à l’usage (avec l’IA comme parfait exemple), un accès rapide et ponctuel à de gros volumes de ressources, une empreinte géographique et ses suites d’outils nativement orientées vers l’agilité.

On pourrait également citer la course à la diminution de l’empreinte environnementale où le cloud (intrinsèquement ­mutualisé et bénéficiant de forts investissements sur le sujet) offrira un avantage de taille face à des datacenters plus lourds à transformer.

 

Opportunités pour les nouvelles entreprises, défis pour les plus historiques?

Sur le long terme, le cloud doit provoquer une transformation en profondeur pour tenir sa promesse de valeur. Pour les nouvelles entreprises, la création d’un SI entièrement «cloudifié» sonne souvent comme une évidence et permet de déstabiliser la concurrence en apportant un niveau bien plus important de flexibilité, d’évolutivité et de capacité à innover. Le modèle de coûts à l’usage est également adapté aux jeunes structures avec peu de capacités d’investissement. Un coup d’œil rapide aux fameuses «licornes» suffit à confirmer cette tendance et à percevoir le cloud comme un catalyseur de la réussite de ces entreprises. A l’inverse, pour les entreprises historiques, les défis à surmonter seront nombreux.

Tout d’abord, un SI bimodal se forme avec une partie tournée vers l’innovation, supportant un business exploratoire, éphémère et prédisposée à un hébergement cloud, et une autre portant des services historiques à maintenir et rafraîchir au meilleur coût.

Une coexistence qui portera son lot de défis (équipes et compétences différentes) avec souvent une accélération pour le premier et un ralentissement voire un recul pour l’autre.

Le cloud sera aussi source de contraintes pour les structures conservatrices qui apprennent à faire confiance à des fournisseurs tiers souvent étrangers et subissent la pression grandissante des éditeurs de solutions qui s’orientent chaque jour davantage vers une fourniture de leurs services en mode SaaS.

Ainsi, des initiatives de cloud souverain émergent et se multiplieront afin de rassurer certains secteurs (banques, étatiques, santé…) souvent pris en étau entre réglementations, désir de profiter du cloud et besoin de conserver la maîtrise de leur patrimoine numérique.

On peut dès lors se risquer à imaginer, sous fond de grands programmes de transformation (plus ou moins complexes selon le secteur), une augmentation de l’externalisation des couches de services techniques (que l’on retrouve d’une organisation à l’autre et où le cloud déjà solide, continue de se renforcer) afin de repositionner les DSI plus en proximité du métier, en actrice de sa transformation et de sa performance.

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