Télétravail: quelle expérience pour les collaborateurs?
Travailler à domicile n'a rien d'une synécure. Cela n'empêche pas une majorité d’employés de condidérer que le passage au télétravail a amélioré leur productivité. Les entreprises usent de méthodes plus ou moins vertueuses pour s’en assurer.
Plus de la moitié des Suisses sont aujourd’hui en télétravail, selon une enquête toute récente de l’institut Link. Si la plupart des collaborateurs se montrent satisfaits de la manière dont leur organisation a déployé le télétravail, les défis restent nombreux.
Travailler à domicile…
De nombreux collaborateurs souffrent ainsi d’isolation et manquent tant du contact direct avec leurs collègues que des feedbacks réguliers de leurs managers, selon une enquête de OnePoll pour Citrix. Côté technique, les employés à domicile connaissent notamment des problèmes de bande passante, et d’accès aux documents et applications dont ils ont besoin. Plus de la moitié des sondés se rabattent ainsi sur des outils «shadow» telles que WhatsApp et WeTransfer. A cela s’ajoute la difficulté de concilier vie privée et professionnelle, de développer de nouveaux codes et routines, ou de s’aménager son environnement de travail. Avec des différences importantes entre ceux qui vivent seuls et peuvent se façonner un espace-temps de travail adéquat et ceux qui ont de jeunes enfants à domicile et la table de la salle à manger pour bureau.
Reste que les nombreux employés qui découvrent le télétravail y voient aussi des atouts. Les professionnels sondés par OnePoll apprécient notamment de passer plus de temps en famille et de s’éviter un trajet au lieu de travail, source de stress et de temps perdu. Une large majorité estime ainsi que le télétravail a augmenté le temps passé à travailler et leur productivité.
Productivité: coaching, nudge, surveillance
Cela n’empêche pas certaines organisations de s’inquiéter d’une baisse de productivité consécutive à la généralisation du télétravail. Pour de nombreuses activités opérationnelles, les entreprises peuvent gérer la situation et faire le suivi de la productivité de leurs collaborateurs avec des indicateurs existants (dossiers traités, etc.). La chose est en revanche beaucoup plus complexe pour des activités moins structurées et des projets au long cours, pour lesquels la présence au bureau et le regard des pairs faisait peut-être office d’incitation implicite.
Certaines organisations adaptent en conséquence leur mode de management. Par exemple en structurant le travail des collaborateurs avec des missions à très court terme aux objectifs clairement définis. Ou encore avec des incitations régulières (nudges, meeting virtuel, etc.) pour rythmer le travail et produire un effet de présence.
D’autres entreprises recourent à des méthodes bien plus discutables pour contrôler la productivité. Comme des logiciels permettant d’enregistrer l’activité de leur employé sur l’ordinateur - parfois au motif de sécurité - avec le risque de mettre à mal la relation de confiance avec leurs équipes…
Pour en savoir plus:
Le numérique pour améliorer l’expérience des employés
Nudging: quand le paternalisme libertaire rencontre le numérique
