Alibaba utilisera le cloud et l’intelligence artificielle pour optimiser Kuala Lumpur
Géant du cloud et de l’e-commerce, Alibaba a été désigné par l’Etat Chinois comme son champion pour l’application de l’intelligence artificielle aux systèmes urbains. Son programme pour les smart cities a convaincu la capitale malaysienne.
Sixième plus grande société web du monde en capitalisation boursière, juste derrière les GAFAM, le groupe Alibaba vient de mener à bien un investissement record de 600 millions de dollars dans la start-up Sensetime, une société chinoise leader dans l’intelligence artificielle. Un investissement stratégique pour Alibaba, explique son vice-président exécutif Joe Tsai: «Sensetime effectue un travail de pionnier dans le domaine de l’intelligence artificielle. Nous sommes particulièrement impressionnés par leurs capacités de recherche et développement dans le deep learning et la vision par ordinateur. Nos investissements dans l’intelligence artificielle apportent des bénéfices tangibles aux affaires d’Alibaba et nous allons les poursuivre».
Actif dans l’e-commerce (AliExpress, Alibaba.com, Taobao), les magasins physiques, les paiements (Alipay qui vient de lever 14 milliards de dollars!), le divertissement et bien sûr le cloud, Alibaba est souvent qualifié d’Amazon chinois. Dénominateur commun à toutes ses activités, le cloud, l’analyse de données et l’intelligence artificielle. Une combinaison qu’elle décline dans divers domaines, comme l’environnement, l’industrie (Alibaba vient de signer un accord avec Siemens pour les fabriques connectées), la médecine et les smart cities. Elle a d’ailleurs été désignée par l’Etat chinois comme fer de lance des initiatives liées aux smart cities et au transport intelligent.
Un cerveau pour optimiser le trafic urbain en temps réel
City Brain, tel est le nom donné par Alibaba à son système intelligent pour les villes intelligentes. Recourant à des technologies telles que le Big Data, la reconnaissance vidéo et des algorithmes d’intelligence artificielle, la plateforme permet par exemple d’optimiser les feux de signalisation, de solliciter une patrouille de police, ou encore d’adapter la cadence des transports publics en fonction du trafic en temps réel.
En guise de pilote, Alibaba a d’abord déployé City Brain dans la ville de Hangzhou, où se situe son siège. Développée en collaboration avec les autorités locales et d’autres partenaires technologiques, la solution permet d’analyser les vidéos de quelque 50’000 caméras de surveillance pour décider d’adaptations de la signalisation en temps réel. Selon Alibaba, le système a permis d’augmenter la vitesse moyenne des automobilistes de 15%, de réduire le temps de trajet moyen de 3 minutes, et de diminuer de moitié le temps d’intervention des secours.
Fort de cette expérience, Alibaba a conclu en janvier un accord avec les autorités malaysiennes pour déployer son City Brain à Kuala Lumpur. La solution servira là aussi à améliorer la mobilité dans la capitale et se connectera à de multiples systèmes de gestion urbaine: urgences, ambulances, commandes de trafic, contrôle des feux de signalisation.
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