La start-up romande UTY3 anonymise les données sensibles avant une interaction avec ChatGPT
UTY3, spin-off de l’agence digitale romande Up to you, dévoile Piinuts, un service d’anonymisation de documents basé sur l’IA. Il identifie et masque les informations sensibles tout en permettant un traitement par un modèle de langage.

La start-up UTY3, issue de l’agence digitale fribourgeoise Up to you, annonce le lancement de son premier service, un an après sa création. Nommé Piinuts, cet outil d’anonymisation basé sur l’intelligence artificielle permet d’identifier et de masquer automatiquement des informations sensibles telles que les noms de personnes, d’entreprises ou de lieux. L’utilisateur à le choix de coller un texte ou d’uploader un document PDF via une interface web.
Piinuts intègre également un modèle de langage (LLM), hébergé sur les serveurs Azure de Microsoft en Suisse. «Nous utilisons actuellement un modèle d’OpenAI, mais d’autres, comme ceux de Mistral et Llama, viendront enrichir le service», explique à la rédaction Alec von Barnekow, cofondateur et CEO de UTY3. L’utilisateur garde le contrôle du processus en pouvant modifier à sa guise les substitutions appliquées, qui sont remplacées par des codes spécifiques, par exemple [PERSON_M_1] pour un nom masculin. Une fois anonymisé, le texte est traité par le LLM, par exemple pour une traduction. La réponse est ensuite restituée directement sans les codes d’anonymisation. Les termes remplacés sont toutefois clairement mis en évidence, et leur code s’affiche au survol de la souris.
UTY3 a mis au point son propre modèle d’anonymisation
L’outil a été développé en collaboration avec une poignée de premiers utilisateurs, notamment des fiduciaires et des cabinets d’avocats, précise Alec von Barnekow. La start-up cible également les collectivités et les instances judiciaires, entre autres. Pour l’identification et la substitution des informations sensibles, UTY3 s’appuie en partie sur des modèles d’IA open source, tout en ayant développé son propre modèle afin de l’adapter aux spécificités suisses. L’outil est ainsi capable de reconnaître des données comme les numéros AVS. Le traitement de l’anonymisation s’effectue sur des serveurs situés en Suisse romande (chez Infomaniak). Les données ne transitent que temporairement et ne sont pas conservées par la start-up.