Le Conseil fédéral espère pouvoir annuler les restrictions américaines sur les puces IA (update)
Les Etats-Unis veulent restreindre l’exportation des puces AI, une mesure qui pourrait affecter plus de 100 pays dont la Suisse. L’UE et l’industrie des semi-conducteurs s’inquiètent des conséquences. Le conseiller fédéral Guy Parmelin a réagi, précisant que des discussions avec Washington ont débuté.

Mise à jour du 27 janvier 2025: Peu avant la fin de son mandat, l’administration Biden a ordonné des restrictions à l'exportation de puces taillées pour l’IA. Seuls dix-huit Etats alliées bénéficieront dorénavant d'un accès illimité à ces composants, mais pas la Suisse.
Dans une interview accordée à la NZZ am Sonntag, Guy Parmelin, ministre de l'économie, s’est confié sur ces restrictions. Il a expliqué que la Suisse a été classée dans un deuxième groupe: elle pourra continuer à recevoir des puces, mais en quantité limitée. Son objectif est toutefois de faire entrer la Suisse dans le groupe des pays à accès illimité.
Les premiers contacts avec les Etats-Unis ont eu lieu. «Nous devons d'abord comprendre les raisons de cette décision. S'agit-il de préoccupations de sécurité? Est-ce que l'on veut freiner le développement en Suisse?», a souligné le conseiller fédéral. Selon lui, les Etats-Unis n'auraient rien à gagner à imposer de telles restrictions à la Suisse, rappelant que les écoles polytechniques, qui ont besoin de ces composants, produisent aussi des innovations qui sont importantes pour les Américains. «Ce serait un autogoal pour les Etats-Unis», affirme le ministre de l'économie.
News du 14 janvier 2025: Les Etats-Unis limitent l'exportation de puces IA, la Suisse concernée
Alors que son mandat touche à sa fin, l'administration Biden a présenté un nouveau cadre réglementaire visant à restreindre l'exportation de puces taillées pour l’IA. L'objectif affiché est de renforcer la sécurité nationale et la compétitivité économique des Etats-Unis. Cependant, ces règles, qui visent principalement la Chine selon une dépêche de l'Associated Press reprise par Euronews, a suscité des critiques de la part de l'industrie et de l'Union européenne.
Ces mesures pourraient toucher jusqu'à 120 pays, dont le Mexique, Israël, le Portugal mais aussi la Suisse. Les alliés stratégiques tels que le Japon, la France et l'Allemagne ne seraient pas concernés.
L'Union européenne exprime ses inquiétudes
Les responsables européens ont vivement réagi à ces nouvelles règles, exprimant leur souhait de maintenir une coopération constructive, soulignant que de telles restrictions pourraient mettre en péril les partenariats transatlantiques. «Nous pensons qu'il est également dans l'intérêt économique et sécuritaire des Etats-Unis que l'UE puisse acheter des puces d'IA avancées sans restrictions», indique l’UE dans son communiqué.
L’industrie des semi-conducteurs dénoncent les mesures
L’industrie des semi-conducteurs a aussi critiqué le cadre réglementaire. Nvidia a dénoncé une initiative unilatérale qui pourrait entraver l'innovation et affaiblir la compétitivité américaine. «Sous le couvert de mesures ”anti-Chine”, ces règles n'amélioreront pas la sécurité des Etats-Unis. Au contraire, elles affaibliront la compétitivité mondiale du pays et compromettront l'innovation qui a permis aux Etats-Unis de se maintenir à la pointe du progrès», a déclaré Ned Finkle, vice-président des affaires gouvernementales chez Nvidia.
La Semiconductor Industry Association (SIA), qui représente les principaux fabricants de puces américains, a également exprimé sa déception face à ces nouvelles règles. Dans un communiqué, l’association estime qu’une décision «de cette ampleur et avec un tel impact est précipitée à quelques jours d’une transition présidentielle, sans consultation significative avec l’industrie».