Capteur de proximité et contact tracing: le CERN déploie une solution maison
Le CERN rend obligatoire le port de «proximètres» sur ses sites. Développé et produit par le centre de recherche, ce dispositif sert à faire respecter la distanciation sanitaire et permet un traçage des cas contact sans géolocalisation.
A partir de ce mois de mars, le port d’un capteur de proximité devient obligatoire sur les sites du CERN. Dans un communiqué, le centre de recherche européen situé près de Genève explique avoir opté pour des proximètres développés et produits sur place. Destiné à lutter contre la transmission du Covid-19, ce dispositif en forme de boîtier se met à vibrer si l’on se tient à moins de deux mètres de distance d'une autre personne pendant plus de 30 secondes. La technologie a démontré sa fiabilité. «Un essai pilote réalisé en décembre avec 950 appareils a confirmé l'efficacité des proximètres, qui ont signalé le non-respect de la règle des deux mètres avec une exactitude de 90%», assure le CERN.
Traçage des cas contact sans géolocalisation
Outre leur fonction de mise en garde pour faire respecter la distanciation sanitaire, les proximètres servent également au traçage des cas contact. Toutes les 15 minutes, l'appareil transmet les informations sur le rapprochement à une base de données centrale située dans le centre de calcul principal du CERN. La base de données en question est protégée par des dispositifs perfectionnés de cryptage et d'authentification, souligne le centre de recherche. Son Directoire estime que le proximètre permet de mettre la santé au premier plan, tout en limitant le plus possible les intrusions dans la sphère privée.
«Il ne s'agit pas de localiser les lieux où se trouvent les personnes, mais de détecter les rapprochements. Le proximètre connaît seulement sa distance par rapport à d'autres appareils similaires, et ce, avec une précision bien plus grande que celle que pourraient apporter les applications basées sur les smartphones», précise le CERN. Et d’ajouter que les données à caractère personnel reliant le porteur de l'appareil au numéro de série sont stockées dans des bases de données différentes. Seul le service médical de l’organisation peut recouper les bases «selon un protocole strict».