L’EPFL crée un outil collaboratif sécurisé taillé pour le journalisme d'investigation

Le Laboratoire SPRING de l’EPFL a mis au point un système de recherche et d’échange d’informations décentralisé s’adressant aux journalistes d’investigation. Permettant à ces derniers de collaborer et communiquer en conservant leur anonymat, le Datashare Network a été élaboré à la demande du Consortium International des Journalistes d’Investigation (ICIJ), à qui l'on doit de nombreuses révélations, dont les Panama Papers.

Les enquêtes de ce consortium réunissant plus de 200 membres se base sur des documents sensibles et nécessite un système de mise en relation blindé contre la fuite de donnée. Le système se doit en outre de protéger l’identité des journalistes et de leur source. Pour ce faire, le Datashare Network se base sur un système de jetons virtuels que les journalistes apposent à leurs messages et à leurs documents afin de garantir aux autres leur appartenance au consortium.

Pour permettre à d’autres journalistes de trouver des informations susceptibles de les intéresser, les utilisateurs enregistrent dans le système seulement quelques mots clés en lien avec leur enquête. «Etant donné les différents fuseaux horaires et le fait que certains membres n’ont accès à internet que quelques heures par jour, il était important que la recherche et les réponses puissent se faire de manière non synchronisée», souligne Carmela Troncoso, directrice du SPRING. En cas de résultats de recherche pertinents, une mise en contact (toujours anonyme) peut alors s'opérer afin d'échanger via une messagerie sécurisée. Cette dernière utilise un très grand nombre de boîtes de messagerie virtuelles, choisies au hasard et utilisables une seule fois.