Honeywell affirme avoir créé le plus puissant des ordinateurs quantiques
Le groupe industriel Honeywell annonce le lancement prochain d’un ordinateur quantique deux fois plus puissant que celui d’IBM. Le système sera accessible via le cloud de Microsoft et JPMorgan Chase va s’en servir en vue de développer des applications financières.
Le plus puissant des ordinateurs quantiques n’est pas né dans les laboratoires d’IBM ou Google mais dans les usines d’Honeywell. Le groupe industriel américain a annoncé la sortie prochaine, d’ici trois mois, de son propre ordinateur quantique, assurant que la machine est capable de traiter un volume quantique de 64, soit deux fois plus que la puissance atteinte par le Q System d’IBM en début d’année. Le volume quantique indique la complexité relative d'un problème qui peut être résolu par ces ordinateurs qui génèrent de nombreuses promesses. Honeywell a conclu un partenariat avec Microsoft pour fournir un accès à sa technologie via le cloud Azure.
IBM et Google (qui affirme avoir atteint la suprématie quantique) basent leur système sur une combinaison de supraconducteurs et de micro-ondes pour créer des qubits. Honeywell a en revanche opté pour une technique alternative consistant à piéger des ions. Les ions chargés, retenus par des champs électromagnétiques, deviennent des qubits qu’il est possible de coder en utilisant des impulsions laser. Comparée à la technique concurrente, celle des pièges à ions ne permet pas des calculs aussi rapides mais présente l'avantage de générer moins d’erreurs et de maintenir l’état quantique des qubits plus longtemps. Cette stabilité pourrait aboutir plus vite à des exploitations commerciales viables. Selon des informations d’Honeywell rapportées par le MIT Technology Review, la méthode employant les ions offre la possibilité de mettre le calcul quantique en pause et de lire l’état d’un qubit avant de le relancer dans une autre voie. De quoi transposer au calcul quantique une instruction conditionnelle («if»), fonction fondamentale des langages de programmation.
L’ordinateur quantique signé Honeywell a déjà séduit la banque JPMorgan Chase, qui va travailler au développement d'algorithmes quantiques pour optimiser les services financiers. Le groupe industriel a en outre investi dans des éditeurs spécialisés dans le domaine, dont Zapata Computing. Mais aussi Cambridge Quantum Computing (CQC), qui se concentre sur la mise au point d’applications d'entreprise dans les domaines de la chimie, du machine learning et de la cybersécurité. CQC vient par ailleurs d’annoncer une collaboration avec le CERN en vue d'explorer l'application des technologies quantiques à la physique des particules.