Google confirme avoir atteint la suprématie quantique mais IBM relativise
Google confirme avoir prouvé la suprématie quantique, ses recherches faisant la une de la revue Nature. Investi depuis des années dans le développement de l’informatique quantique, IBM relativise la prouesse et critique le terme utilisé.
L’information avait fuité et la voici confirmée par Google, qui annonce avoir prouvé la suprématie quantique. La puce Sycamore développée par ses chercheurs a pu «effectuer en 200 secondes un calcul qui aurait pris 10’000 ans au supercalculateur le plus rapide du monde», dixit Google. L’étude est publiée en une de la revue Nature.
«Le terme de suprématie quantique signifie que nous avons utilisé un ordinateur quantique pour résoudre un problème qui prendrait beaucoup trop de temps à un ordinateur classique», explique sur son blog le CEO de Google Sundar Pichai, précisant que bien qu’il s’agit là d’une étape importante dans le développement de l'informatique quantique, la prouesse n’a pu être réalisée que grâce à la qualité du contrôle opéré sur les qubits pendant l'expérience. «Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir entre les expériences de laboratoire d'aujourd'hui et les applications pratiques de demain», admet Sundar Pichai.
IBM relativise et critique le terme utilisé
La nouvelle n’a pas manqué de faire réagir les experts sur la Toile. Dont ceux d’IBM, qui travaille depuis plusieurs années sur le développement d’ordinateurs quantiques et a en outre conçu le Summit, le supercalculateur le plus puissant du monde. Big Blue a relativisé la percée annoncée par Google, estimant que le calcul testé pourrait sous certaines conditions être effectué par un supercalculateurs en 2 ans et demi. Outre ces réserves d’ordre technique, IBM critique l’utilisation du terme même de suprématie quantique. Citant le célèbre physicien John Preskill, les chercheurs d’IBM estiment que le terme est surchargé et que par son association avec le suprémacisme blanc, il évoque une position politique répugnante.