Votre voiture est-elle assurée contre les cyberattaques?
Wi-Fi, Bluetooth, GPS: les voitures d’aujourd’hui possèdent une multitude d’outils de communication mobile, tous potentiellement piratables. La compagnie d’assurance Zurich réagit en proposant une assurance contre des cyberattaques.
Avec l’augmentation de voitures comportant une connexion Wi-Fi, Bluetooth voir internet, le risque de piratage sur son véhicule devient une réalité. L’assureur suisse Zurich veut anticiper ces problèmes en proposant d’assurer spécifiquement sa voiture contre les cyberattaques, une première helvétique.
Pour 39 à 49 francs par an, Zurich Suisse prend désormais en charge les coûts de réinitialisation et de restauration des logiciels et du matériel informatique embarqués en cas de dégâts causés par un programme malveillant, tel un ransomware. Les coûts de remplacement de l’appareil de commande de la voiture sont également pris en charge, dans des cas de skimming par exemple (lorsque le signal de la clé est volé et enregistré afin de le reproduire). Cependant, les sommes payées en cas d’extorsion ainsi que la récupération des données personnelles ne font pas partie de la couverture.
S’il n’existe pour l’instant aucune statistique officielle concernant les attaques perpétrées par des pirates informatiques sur des voitures, l’assureur en est certain, l’angoisse gagne les automobilistes. «De plus en plus de personnes nous demandent s’ils peuvent assurer leur véhicule contre des attaques lancées par des pirates informatiques», explique René Harlacher, membre de la direction de Zurich Suisse. En 2015, des millions de BMW étaient menacées par une faille de sécurité permettant de déverrouiller à distance une voiture de la marque allemande. Plus récemment, c’est Tesla qui lançait au début de l’année une chasse aux vulnérabilités des composants informatiques de sa Model 3, avec récompense à la clé pour le vainqueur. Mais Steven Meyer, CEO de la société romande ZENData et qui s'exprime sur le blog de son entreprise, estime qu'il ne faut pas effrayer la population avec des attaques théoriques. Il explique qu'il est nécessaire de prioritiser sa cybersécurité en commençant à protégérer ordinateurs, smartphones, IoT, etc. avant de se soucier d'un hypothétique ransomware dans sa voiture.
La situation chez les autres assureurs
Mais qu’en pensent les autres principaux assureurs suisses? ICTjournal leur a posé la question. Si certains n’envisagent pas de proposer une assurance contre les cyberattaques, d’autres ont déjà intégré certains cas de figure dans leur couverture. Cependant, aucune entreprise ne propose d’assurer le matériel électronique et les logiciels à bord d’un véhicule, au contraire de Zurich Suisse. Allianz n’inclut pas les cyberrisques dans ses assurances auto, car l’entreprise estime que la demande est très faible. Même réflexion chez le groupe Bâloise Assurances: «nous ne voyons pas de demande pour une telle couverture de la part de clients».
C’est toutefois un autre son de cloche chez Mobilière, qui considère ces risques comme un danger croissant. L’entreprise explique couvrir dans son assurance de base les dégâts résultant du piratage des clés de voiture, tout en examinant la possibilité d’étendre sa couverture à d’autres types de dommages causés par une cyberattaque. Enfin, Axa déclare couvrir d’ores déjà de nombreux cyberrisques: lorsqu’un véhiculé piraté occasionne des dommages à des tiers, en cas de dommage propre et lors d’un vol occasion par un piratage de la voiture.