Un nouveau scandale pour conclure l’annus horribilis de Facebook
Le New York Times épingle de nouveau Facebook pour non respect des données personnelles de ses utilisateurs. En cause cette fois: le partage massif de leurs informations et messages personnels avec d’autres géants de la tech, d’Amazon à Netflix, en passant par Microsoft et Spotify.
L’année 2018 finit aussi mal qu’elle avait commencé pour Mark Zuckerberg, de nouveau pointé du doigt par un rapport assassin du New York Times pour le peu de cas qu’il fait des données personnelles des utilisateurs. En s’appuyant sur «des centaines de pages de documents internes» et des interviews, les journalistes du quotidien américain révèlent que Facebook a partagé avec Microsoft, Yahoo, Amazon et d’autres des données concernant les utilisateurs du réseau social, bien au-delà de leur consentement (coordonnées des contacts d’un utilisateur par exemple). Spotify, Netflix et la Banque Royale du Canada, auraient même pu accéder aux messages privés des utilisateurs et composer ou supprimer des messages, selon The Times.
Partenariat n'est pas vente
Dans un email envoyé à Business Insider le directeur de la protection de la vie privée et des politiques de confidentialité de Facebook, Steve Satterfield, se défend en affirmant qu’il ne s’agit pas de ventes de données mais «de partenariats avec d'autres entreprises pour que les gens puissent utiliser Facebook sur des appareils et des plateformes que nous ne supportons pas nous-mêmes.» Le dirigeant y affirme aussi que le réseau social va continuer à réduire la voilure en termes de partenariats d’intégration, comme cela avait déjà été le cas après le scandale Cambridge Analytica. L’entreprise de Mark Zuckerberg a également immédiatement réagi via un billet de blog affirmant que «ces partenariats n'ont ni permis aux entreprises d'accéder à des informations sans l'autorisation des gens, ni violé l’accord de 2012 avec la FTC [Federal Trade Commissionm accord qui stipule qu’elle ne peut partager de données sans autorisation, ndlr].
«What a year it's been»
Cela ne suffira pas à éteindre ce nouveau feu déclaré dans la maison Facebook, après des mois passés à faire amende honorable suite aux critiques sur la prolifération des fake news puis sur l’affaire Cambridge Analytica. Depuis le printemps dernier, le plus gros réseau social du monde est sous le coup de trois enquêtes distinctes, respectivement menées par la FTC, le département américain de la justice et la SEC (Securities and Exchange Commission, gendarme des marchés financiers) tandis que Mark Zuckerberg et les lieutenants de l’entreprise se relaient pour tenter de se justifier ou s’excuser devant les législateurs européens et américains. Ce qui a inspiré cette taquinerie au Guardian:
Merry christmas M. Zuckerberg, and a happy new year.