Seul un tiers des médecins suisses ont intégré le numérique dans leur pratique
Selon une étude conjointe de KPGM et de la FMH, les médecins qui exercent en Suisse ont beau avoir un regard positif sur le numérique, qu’un tiers utilise souvent ou parfois des services ou apps de santé dans leur pratique au quotidien.
En Suisse, les médecins ont globalement un regard positif sur la numérisation mais font encore peu appel aux services et applications de santé. Se basant sur un sondage mené auprès de 4'570 médecins, en majorité des généralistes exerçant en cabinet privé et en ambulatoire, une étude de KPMG et de la FMH (Fédération des médecins suisses) montre que près de deux tiers d’entre eux voient les services et applications de santé d’un bon œil. Un peu plus d’un tiers se disent en revanche sceptiques ou très sceptiques concernant leur utilisation. Les avis divergent notamment en fonction des classes d’âge, moins de la moitié des plus de 55 ans ayant exprimé une opinion positive.
La numérisation perçue positivement
Les membres de la profession médicale en Suisse apprécient spécialement le principe de la numérisation des tâches administratives, par exemple permise par les outils de prise de rendez-vous en ligne. Ils perçoivent aussi l’utilité des dispositifs digitaux pour mieux informer les patients. Les services de santé numériques qui favorisent un changement positif dans le comportement des patients, à l’instar de la mesure de l'activité physique ou des journaux intimes des fumeurs, sont également perçus comme utiles par les médecins interrogés. En revanche, ils manifestent davantage de doutes quant à la pertinence du concept de consultations en ligne (télémédecine).
Peu de médecins suisses sont digitalisés
Malgré cette attitude globalement positive à l’égard des outils et services numériques, seulement un tiers des médecins utilisent souvent ou parfois ces services dans leur travail quotidien. Il s’agit le plus souvent d’outils permettant de communiquer avec les patients, de prendre rendez-vous en ligne, ainsi que d’applications fournissant des informations sur l'autogestion de certaines maladies. De manière également paradoxale, deux tiers de médecins ne recommandent pas à leurs patients l’utilisation de services d’automesure et d’applications pour arrêter de fumer. Les patients n’ont d’ailleurs pas d’attitude proactive sur le sujet, très peu en parlent à leurs médecins, selon ces derniers.
Manque d’interfaces et doutes concernant les patients
Si les médecins suisses font encore si peu appel au numérique, c’est principalement en raison de facteurs internes. Le plus importants étant la crainte que le patient puisse mal interpréter l'information et les données. Et le doute que les patients soient suffisamment motivés pour utiliser les applications de santé. Des motifs externes sont aussi mentionnés parmi les freins au numérique, dont le manque d'interfaces normalisées permettant d’interconnecter leur propre système aux applications de santé qui pourraient être utiles. De même que la représentation insuffisante de l’utilisation de ces services dans les normes tarifaires en vigueur actuellement.