L’Icann sort de la tutelle américaine
L'organisme responsable du système d'adressage et de nommage de l'internet au niveau mondial (Icann) sort de la tutelle américaine. Une privatisation selon certains.
C’est fait: l'organisme responsable du système d'adressage et de nommage de l'internet au niveau mondial (Icann) change de gouvernance. Depuis le 1er octobre, l’Icann est sorti du contrôle du Ministère américain du Commerce et est devenu une entité internationale autorégulée et à but non lucratif.
Pendant près de 20 ans, les fonctions de l’Internet Assigned Numbers Authority (IANA), qui comprennent notamment la coordination de la racine DNS (Domain Name System), de l'adressage IP et des autres ressources du protocole Internet, étaient exploitées par l'Icann sous contrat avec le Département américain du Commerce. C’est cet organisme, par exemple, qui décide de la création des noms de domaine dits «de premier niveau». Désormais, et conformément au plan de transfert présenté en mars dernier, ce sont les membres de l'organisation, c'est-à-dire des représentants des États, des entreprises et de la société civile originaires du monde entier, qui prendront les décisions «Cela montre qu’un modèle de gouvernance qui inclut toutes les voix (…) est le meilleur moyen de s’assurer que l’Internet de demain reste aussi libre, ouvert et accessible que l’Internet d’aujourd’hui», se réjouit Stephen Crocker, président de l’organisme.
Une privatisation dénoncée
De manière générale, le changement de gouvernance est salué au niveau mondial. L’inventeur britannique du World Wide Web, Tim Berners-Lee loue son indépendance, dans un article du Washington Post, où il estime que l’Icann «constitue une partie critique d’un consensus qui assure la stabilité d’Internet».
Le transfert de pouvoir est cependant également critiqué. Le sénateur texan Ted Cruz et le candidat républicain à l’élection présidentielle américaine Donald Trump ont mené pendant de longs mois une fronde contre un changement qui fait que les Etats-Unis perdent une partie de leur pouvoir en la matière.
La question des intérêts privés a également fait débat en France. En mars, la secrétaire française d’Etat au Numérique, Axelle Lemaire, s’était inquiétée d’un changement ayant «pour conséquence de marginaliser les Etats dans les processus de décision», au profit des entreprises privées, rapporte Le Monde. De son côté l'Icann juge que le changement n'aura pas de conséquence sur le fonctionnement de l'Internet.
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