Qui est Hashicorp, la licorne qui parle aux DevOps?
Armon Dadgar a cofondé Hashicorp, éditeur de Terraform et d'autres outils de cloud management ancrés dans la philosophie DevOps. Société partenaire, le prestataire suisse Adfinis SyGroup l’a convié à Genève pour intervenir au salon LEC. ICTjournal en a profité pour lui poser quelques questions.
Comment est né Hashicorp?
Hashicorp a été fondé fin 2012. Au départ nous n’étions que deux avec un background d’ingénieurs IT. Employés dans une société spécialisée dans l’AdTech, nous avons réalisé que trop de temps était consacré à créer en interne des outils de cloud management. Dans différents secteurs d’activité, les entreprises fabriquaient le même ensemble d’outils, chacune de leur côté, car aucune solution satisfaisante n'existait sur le marché. Nous avons fondé Hashicorp pour combler ce vide et avons passé les premières années à développer Vagrant, Packer, Consul, Vault, Terraform, Nomad, des outils open source d’automatisation d’infrastructure cloud aujourd'hui employés par des millions d'utilisateurs.
Quand avez-vous ciblé le marché des entreprises?
En 2016, nous avons décliné certaines de nos solutions en offre commerciale avec une cible claire: les très grandes entreprises. Dès lors, Hashicorp a rapidement grandi. Notre effectif a plus que doublé l’an dernier, pour atteindre aujourd’hui 500 collaborateurs. Après nous être focalisé quelques mois sur le marché US, nous avons maintenant une présence mondiale, avec des bureaux dans une dizaine de pays en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Plusieurs tours de financement sont venus soutenir notre croissance, avec dernièrement une levée de fonds de série D de 100 millions de dollars, faisant officiellement de nous une licorne. Nous sommes aujourd’hui valorisés à environ 2 milliards de dollars et avons intégré la liste des 2000 plus grandes entreprises mondiales.
A quels besoins répondent vos solutions?
Notre offre «Enterprise» se focalise sur quatre produits. Le premier, Terraform, s’adresse aux équipes DevOps. Ce sont elles qui stimulent l’adoption de Terraform en entreprise, car l’outil leur permet de gérer un environnement multicloud avec cohérence, en permettant le provisioning et la gestion d'infrastructure, aussi bien sur le cloud que sur site. Vault s’adresse aux équipes sécurité, en leur donnant un moyen de protéger les données dans le cloud et de faire la transition d’une sécurité basée sur un réseau IP à une sécurité orientée cloud et basée sur des identités. Notre produit Consul cible les administrateurs réseau et les aide à mettre en place des architectures pour une infrastructure distribuée. Les développeurs peuvent quant à eux utiliser Nomad pour déployer et faire tourner leurs applications sur n’importe quelle infrastructure, on-premise ou sur le cloud.
Qui sont à vos yeux vos principaux concurrents?
Les entreprises elles-mêmes! Vous serez surpris d’observer le nombre de sociétés, notamment des banques, qui préfèrent investir dans le développement d’un outil de cloud management fait maison. Or, pourquoi passer trois ans à créer quelque chose de similaire à Terraform, mais au final bien plus coûteux? Ces entreprises justifient entre autres ce choix par la crainte du Vendor Lock-In mais elles se retrouvent du coup enfermées au sein de leur propre solution. Entre cette situation et faire appel à nos technologies open source, qu’est-ce qui d'après vous est le plus désirable? En outre, par rapport aux solutions de gestion multicloud des fournisseurs traditionnels, notre offre parle bien davantage aux DevOps, qui n’ont que faire des consoles avec des interfaces en point-and-click. Nous nous ancrons dans la philosophie DevOps, en proposant un ensemble d’API et des capacités d'automatisation des processus selon le principe de l’Infrastructure as Code.